Présentation L’adolescence réactualise les enjeux du lien père-fils œdipien mais aussi préœdipien. Les désirs incestueux et parricides du père et du fils sont alors réactivés. De la résolution de ceux-ci dépend la disparition de troubles potentiels liés à la proximité réelle et fantasmatique entre le père et le fils.

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F Dolto - Il suffit que la fille refuse de coucher avec lui, en disant que cela ne se fait pas, pour qu’il la laisse tranquille. Choisir - Il peut insister ? F. Dolto - Pas du tout, parce qu’il sait que l’enfant sait que c’est défendu. Et puis le père incestueux a tout de même peur que sa fille en parle. En général la Principales théories psychanalytiques et développementales sur le père symbolique et le père de la Raphaële Noël et Francine CyrPour citer cet article Noël R., Cyr F., 2009. Le père entre la parole de la mère et la réalité du lien à l’enfant. », La psychiatrie de l’enfant, 52, 2, question du père est un casse-tête difficile et les ingrédients de cette complexité ne se laissent pas saisir d’emblée les efforts de clarification permis par leur compréhension progressive ne viennent pas à bout d’un flou résiduel. Il semblerait qu’il faille renoncer à plus de clarté et accepter d’écrire sur le père en tolérant ce fond de confusion B. Golse, 2006. Freud, en son temps déjà, posait la question du père comme énigmatique parce que relative à la question du désir de la femme Qu’est-ce qu’un père ? Que veut la femme ? » M. Moulay, 1990. Nous y d’abord, penser le père et écrire sur le père c’est faire face à une multiplicité de discours faisant référence à la multiplicité des théories qui existent sur le père selon que l’on s’adresse au père comme fonction psychique, au rôle du père dans une dimension familiale et pédagogique ou encore au père comme personne réelle I. Krymko-Bleton, 1990. Le père est un objet psychique, un objet réel, mais aussi un concept fondamental de la psychanalyse en raison de l’usage métapsychologique qu’elle en fait Assoun, 1989. La confusion peut naître de la multiplicité de ces facettes mais elle apparaît surtout quand on parle d’un aspect du père en faisant référence à un autre aspect Le brouillage commence là où, sous la référence à la fonction du père, on entend le père en chair et en os, le fait paternel » Assoun, 1989.Golse 2006 nous a permis de comprendre que la dimension insaisissable du père avait à voir avec la nature même de sa fonction, ce qui rend cet insaisissable irréductible et la confusion en partie légitime Il y a tout d’abord quelque chose qui se dérobe sans cesse quand on pense au père, ou quand on parle du père, dans la mesure où le père – ou plutôt la fonction paternelle – c’est justement ce qui nous permet, fondamentalement, de penser et de parler… Parler de ce qui nous permet de parler, penser à ce qui nous permet de penser il y a ainsi dans la question du père, inévitablement, une fonction » méta qui nous semble à la source de cet insaisissable du père, un peu à la manière du rêve que l’on oublie parce que, justement, le rêve vient servir les desseins du refoulement ».Dans ces conditions, il devient alors possible d’accepter cette part de flou résiduel en renonçant à plus de clarté, et se risquer à écrire sur le père. Nous souhaitons dans cet article rendre compte du cheminement que fût le nôtre sur la question du père, des théories psychanalytiques aux théories de la psychologie du développement, avec comme point de départ l’illusion de pouvoir accéder à la construction d’une théorie unifiée. Ce long parcours a réservé son lot de surprises, de questions en forme de découvertes et pourrait alors se redéfinir, dans le deuil de l’illusion initiale, comme un travail d’articulation entre ces deux univers peu habitués à dialoguer ensemble, celui de la psychanalyse et celui de la psychologie du cours de la traversée de ces champs théoriques, nous nous sommes heurtés à plusieurs obstacles dans ce travail de liaison que nous essayons de faire. Nous avons découvert qu’une théorie – qui n’est, rappelons-le, qu’une construction de la réalité – peut être passablement chargée de la part subjective relative aux enjeux de l’auteur ou d’une époque, au point qu’elle en façonne profondément les fondements. Il devient important de ne pas l’oublier dans ce travail d’analyse voici quelques exemples touchant soit la forme le contenant, soit le fond le contenu de la théorie. Ainsi, dans la façon d’exposer un point de vue théorique, nous avons compris que des positions d’affirmation telles qu’elles excluent toute autre façon de penser, renvoient à des positions dogmatiques qu’il faut considérer avec un certain recul. On en retrouve dans ce que J. Le Camus 2001 nomme le prêt-à-penser » de la paternité succession de convictions se posant comme des vérités. Il faut alors faire le tri de ce qui appartient à une certaine inflation subjective pour accéder à la contribution de telles positions plan des contenus, il y a la dimension des enjeux psychiques à l’égard de ce que représente le père individuellement mais aussi collectivement. Ainsi, tel que F. Hurstel 2001 a pu le montrer à propos de ce que J. Lacan 1938 qualifiait de déclin social de l’image du père » il y a eu, dans cette accusation généralisée de faiblesse et d’impuissance à l’égard des hommes essentiellement durant les décennies 1980-1990, une confusion entre un phénomène social perte de l’autorité paternelle au profit d’une égalité entre père et mère et un registre personnel renvoyant au père comme individu. On peut même se demander s’il n’y a pas eu une utilisation du phénomène social pour mettre en forme un enjeu psychique universel à l’égard du père celui du deuil difficile du père idéal P. Julien, 2000.Dans le même ordre de déplacement, Jean Forest 2001 comprend les critiques et les reproches qui sont adressés aux pères comme des attaques de ce que le père représente. C’est-à-dire des attaques de la Loi, celle de l’interdit de l’inceste qui régule les rapports sociaux et familiaux, donc qui impose des limites, en particulier aux possibilités de plaisir et de jouissance. Ces limites, contraignantes comme le sont toutes les limites, sont cependant ce qui permet à l’homme de s’humaniser. À quoi sert un père ? À fabriquer de l’humanité » ces exemples, il faut comprendre que nous avons à rester vigilants face au risque de glissement d’un registre social à un registre individuel lorsqu’il s’agit du père, afin de ne pas rendre le père comme personne responsable ni des effets d’une mutation sociale, ni des angoisses psychiques conscientes ou inconscientes relatives à ce qu’il comme il n’y a pas de père sans mère, il arrive aussi que la façon de théoriser le père hérite également des enjeux liés à la mère. Ainsi, M. Schneider 1989 souligne combien, concernant les fonctions du père, l’idéalisation des théories de la coupure peut cacher des angoisses à l’égard de la mère vouloir à tout prix théoriser sur la coupure d’avec le maternel, c’est se défendre d’un en-trop de mère renvoyant soit à une mère engloutissante, soit à une mère absente dans sa le même ordre d’idée, dire que le travail de définition du père paraît beaucoup plus ardu que celui de définition de la mère, c’est aller du côté d’une dérive classique qui consiste à croire en une maternité instinctuelle justifiant l’économie d’un travail de définition du maternel qui, par nature, irait de soi. C’est une dérive qui trahit un deuil incomplet de la toute-puissance maternelle I. Krymko-Bleton, 1990.Enfin, nous avons également redécouvert que le fait qu’une théorie soit basée sur des recherches empiriques ne semble pas plus prémunir de cet écueil bien humain qui est celui de l’influence du filtre perceptif de l’auteur sur l’interprétation des résultats. Et ceci, quelle que soit la rigueur de la méthodologie et du recueil des données nous le verrons dans la partie de la psychologie du développement.Ces obstacles maintenant révélés au sens photographique du terme, nous voulons rappeler que le regard critique que nous allons porter sur différentes théories sur le père est au service d’un travail d’articulation dont l’objectif est une tentative de dialogue entre psychanalyse et psychologie du développement, en dépit des épistémologies différentes. C’est un point de vue que nous partageons avec J. Le Camus 2001 il y aurait des passerelles épistémologiques » possibles à établir, une fois les limites du rapprochement des disciplines » tracées. Il s’agirait en somme de tenter de dépasser le clivage classique qui existe entre le champ psychanalytique et le champ de la psychologie du développement. Ce n’est pas le syncrétisme mou ou l’éclectisme faussement réunificateur mais plutôt la franche reconnaissance des similitudes et des oppositions qui permettent de progresser dans le respect réciproque et l’affirmation des identités » J. Le Camus, 2001.De son côté, B. Golse 2001 nous rappelle qu’il est possible de maintenir la tension, l’ambiguïté et le paradoxe qui existent entre différentes théories en raison de leur divergence de points de vue. Cela serait même souhaitable puisque c’est, semble-t-il, à ce prix que les théories restent ouvertes et vivantes. Autrement dit, il ne s’agirait pas de rallier les points de vue dans un désir d’intégration illusoire, mais bien de maintenir ouverte une conflictualité nécessaire prise en compte du contexte social Nous voulons rapidement aborder ici l’impact des représentations sociales du père sur la question du père et plus spécifiquement sur la façon dont on théorise ses fonctions. En effet, si la psychanalyse et la psychologie mettent en lumière les multiples facettes du père, il faut aussi se rappeler que le père est également une institution sociale et politique, et dans cette perspective la façon de concevoir le père et ses fonctions s’avère tributaire des mutations sont allées bon train ces dernières décennies les modifications du rapport homme/femme dans le sens d’une revendication d’égalité, la notion d’autorité parentale plutôt que celle de puissance paternelle, l’avènement des droits de l’enfant A. Thévenot, 2000 sont autant d’ondes de choc qui bousculent les repères traditionnels de la famille et poussent à une redéfinition des places et des fonctions parentales. La paternité traditionnelle est remise en question C. Castelain-Meunier, 2001 et elle n’est plus soutenue comme avant par l’institution sociale F. Hurstel, 1996, 2001 elle doit se définir le père n’est plus ce pater familias solidement reconnu et défini par la société qui lui conférait d’emblée un pouvoir politique et familial nous sommes passés à l’ère du père privatisé Y. Knibiehler, 2001 où l’homme se définit comme père, non en référence au social, mais dans son rapport à la femme, devenant mère, et dans son lien à l’enfant. Ce sont les liens et non plus la société qui définissent le père, c’est pourquoi l’on parle de paternité relationnelle C. Castelin-Meunier, 2001, 2004 et c’est alors un contrat de parole qui unit les deux parents F. Hurstel, 2001. Véritable révolution copernicienne qui laisse les hommes face à l’angoisse d’avoir à définir individuellement leurs propres repères être père aujourd’hui, c’est se chercher un modèle » D. Cupa, 2000. Mais aussi parce qu’il s’agit là d’un gain de liberté sans précédent cette mutation de la paternité résulte d’un progrès de la pensée vers les notions de vie privée et de démocratie F. Hurstel, 2001.C’est dans ce même ordre d’idée que G. Neyrand 2005 parle de l’émergence d’un nouvel ordre social au sein duquel les principes même de la démocratie sont appliquées à la sphère privée on parle de démocratisation des relations privées lorsque l’on évoque les valeurs d’égalité, d’autonomie et d’expressivité personnelle. Ainsi, le mariage est remis en cause et ne définit plus pour le couple un cadre pour la sexualité, la procréation et la parentalité. Ces dimensions ne sont plus liées de façon définitive comme autrefois les revendications d’égalité et d’autonomie font de l’union conjugale un contrat révocable si l’union n’apporte pas satisfaction, et ce quel que soit l’âge des enfants. On assiste alors à une multiplication des séparations conjugales conduisant vers une pluralité d’exercice de la parentalité, d’où une diversification des structures familiales. Les familles monoparentales et les familles recomposées ne peuvent plus être considérées comme des déviations des familles dites intactes compte tenu de leur fréquence. Par ailleurs, le statut même de l’enfant a fondamentalement changé le développement des droits de l’enfant amène l’ère de l’enfant sujet, son bien-être devient au centre des préoccupations. Et, en même temps qu’il y a un déplacement du caractère indissoluble et inconditionnel du lien sur la relation à l’enfant, ce même enfant devient aussi un moyen d’accomplissement personnel pour le à de telles mutations sociales et familiales, on comprend alors que des transformations majeures ont lieu au niveau de la représentation sociale du père. Et l’on constate au fil du temps, que les grandes questions qui animent les réflexions et les recherches cliniques et empiriques sur le père s’avèrent être le reflet de la représentation sociale du père du à l’époque du pater familias où le père est institué et possède un pouvoir politique, on théorise sur le père œdipien porteur d’une loi, l’interdit de l’inceste. Ensuite, à l’époque du père privatisé F. Hurstel, 2001 défini dans son rapport à la femme et dans son lien à l’enfant, on souligne l’implication progressive du père dans le développement de son jeune enfant. On découvre alors que le père peut avoir un rôle bien avant l’Œdipe et ce sont les fonctions paternelles préœdipiennes qui sont théorisées. Dans une première étape, elles restent encore relativement médiatisées par la mère, puis avec les nouveaux pères » c’est la découverte d’un père capable d’interaction directe avec son enfant on théorise alors sur un attachement spécifique au père et sur la capacité de celui-ci d’exercer des fonctions dites plus maternelles tout en gardant un style masculin, différencié de la mère. Enfin, que dire de notre décennie ? Elle est caractérisée par une présence importante des femmes au travail, ce qui suppose un partage important des tâches on parle de co-parentage, de parentalisation réciproque J. Le Camus, 2001. La fragilité accrue de la conjugalité conduit à d’autres configurations familiales les situations de parents seuls familles monoparentales et de parents multiples familles recomposées soulèvent d’autres types de questions concernant le père. En voici quelques-unes qui fait fonction de père, de tiers dans les familles monoparentales ? Face à une multiplicité d’hommes, qui est le vrai » père ? Comment s’aménage le complexe d’Œdipe quand l’enfant est élevé par deux pères et deux mères ? A. Fréjaville, 2002, parties qui suivent vont faire état de différentes théories du père, à la fois issues de la psychanalyse et de la psychologie du développement, sans prétendre à une recension exhaustive, là n’est pas l’objectif. Ce qui motive notre désir de regarder du côté de ces deux champs, c’est la question de savoir comment définir le père tant dans sa dimension de fonction psychique que dans sa dimension d’objet réel ? Mais aussi comment éviter les dogmatismes qui prônent des positions extrêmes et exclusives avec du côté de la psychanalyse une dérive d’abstraction la fonction paternelle devient un principe abstrait désincarné, se suffisant de la parole de la mère et du côté de la psychologie du développement une dérive de concrétude le père devenant une somme de chiffres ou de comportements qu’il est difficile de réunir en un tout signifiant. Porter un regard croisé, ce serait chercher du côté de la psychologie développementale pour mettre un peu de chair autour des concepts psychanalytiques, mieux les incarner, chercher à comprendre comment cette symbolique du tiers peut s’exprimer, se traduire au quotidien. Ce qui en final conduit aux questions suivantes comment être un père au quotidien et représenter à la fois la nécessaire symbolique du tiers ? Qu’est-ce qu’un tiers au quotidien ? Comment être un tiers au quotidien ?Les différentes figures du père à travers les théories psychanalytiques du père sacralisé dans sa dimension symbolique au père médiatisé par la mère Sigmund Freud et le père la fonction psychique du père C’est avec Freud, par le biais du complexe d’Œdipe, que la psychanalyse nous offre une première représentation du père. De sa première évocation dans une lettre à Fliess 1897 à son élaboration définitive en 1923, après une reformulation des bases de la théorie psychanalytique seconde théorie des pulsions et deuxième topique, 1921-1923, il se passe des années durant lesquelles Freud élabore progressivement ce qu’il définit comme le complexe d’Œdipe. Comment ce complexe d’Œdipe se développe et s’organise, et que peut-on en dégager concernant la figure du père ?D’une façon générale, Freud appuie sa description sur le cas du garçon considéré comme plus simple et possédant moins de zones grises que celui de la fille. Le complexe d’Œdipe renvoie à la phase phallique de la sexualité infantile, contexte expliquant l’intensité du conflit œdipien. Dans une première étape, il y a confluence de deux sentiments au départ indépendants un attachement désirant pour la mère prise comme objet sexuel et un attachement pour le père pris comme modèle à imiter S. Freud, 1917, 1940. Dans un second temps, lors de cette rencontre, le père apparaît comme un obstacle au mouvement désirant de l’enfant et cette identification primaire au père pris comme idéal se transforme en une attitude hostile contre le père, puis va plus tard évoluer en une identification secondaire au père en tant qu’homme de la mère. L’obstacle est en fait double puisque l’immaturité et l’impuissance de l’enfant entrent également en ligne de compte, par-delà l’existence du père comme personne. L’Œdipe négatif, concomitant à l’Œdipe positif que nous venons de décrire, renvoie à l’attachement tendre envers le parent du même voit donc que, contrairement aux idées reçues qui insistent pour l’enfant garçon sur l’attachement à la mère et la haine envers le père, celui-ci, le père, est le personnage principal de l’Œdipe masculin. En effet, l’Œdipe s’élabore au gré des fluctuations du rapport du garçon à son père Nasio, 1994 mélange de tendresse pour l’idéal, d’hostilité pour l’intrus et d’envie pour l’homme qui possède les attributs. Les enjeux s’intensifient et finissent par se dénouer autour d’un affect spécifique l’angoisse de castration. Pour le garçon, la crainte d’une rétorsion de la part du père l’amène à renoncer à sa mère comme objet côté de la fille, par-delà l’envie du pénis qui se construit à partir de sa déception de n’avoir pas été pourvue de phallus, on retrouve aussi un affect d’angoisse Freud rajoute plus tard ce complément à sa théorie de la castration celle de perdre non le pénis/phallus qu’elle n’a jamais eu cet autre “phallus” inestimable qui est l’amour venant de l’objet aimé » Nasio, 1994. L’envie du pénis et l’angoisse de perdre l’amour détermineront chez la fille la résolution de l’ s’est donc beaucoup attardé au détail du processus œdipien, faisant de l’Œdipe un moment développemental mais aussi un processus ayant une valeur organisatrice puisqu’il participe à la structuration du psychisme l’Œdipe ne disparaît pas, il se résout. Ce qui signifie que les conflits s’apaisent, en particulier par le biais des identifications œdipiennes et de la formation du Surmoi. Pour Freud, le père n’est donc pas seulement un personnage d’un scénario réel et fantasmatique mais exerce aussi une fonction psychique il constitue l’élément essentiel organisateur du psychisme R. Perron et M. Perron-Borelli, 1994. La présence structurante d’un complexe d’Œdipe devient l’indice que la personnalité de l’enfant a atteint un certain degré d’organisation V. J. Mächtlinger, 1981.On ne retrouve rien chez Freud qui renvoie au père comme personne ou comme objet réel, conformément à l’objet de la psychanalyse concernant la dimension des représentations et du fantasme. Le père se limite pour Freud à une figure œdipienne et avant cette phase phallique-œdipienne il n’y a pas de père pour l’enfant en tant qu’agent spécifique et différencié de la mère. Le registre préœdipien de l’enfant appartient à la mère, l’accent étant mis sur une phase fusionnelle puis une dualité mère/enfant, le père restant extérieur à ce duo. Les psychanalystes contemporains de Freud et ceux de la génération suivante ont peu remis en question cette façon là de voir le père, d’autant plus qu’elle s’articulait parfaitement à la représentation sociale et familiale du père de l’époque. On peut dire que cette vision d’un père patriarche et extérieur au duo mère/enfant de la petite enfance a été centrale pendant les deux tiers du xxe Lacan et la mère la contribution de la mère à la fonction du père Lacan propose une réflexion inédite » sur la structure des fonctions du père et leur intervention dans le psychisme humain Nasio, 1994. Dans le souci de définir au plus près ce qu’il en est de la fonction œdipienne sans la réduire au conflit œdipien imaginaire, il met de côté la représentation triangulaire père/mère/enfant au profit du concept de métaphore paternelle » R. Chemama, 1993. Il s’agit là d’une conception de la fonction du père dans le complexe d’Œdipe destinée à éviter certains écueils théoriques rencontrés par Freud et ses successeurs, comme par exemple celui de savoir comment le père devient porteur de la loi C. Conté, 1993. Lacan en fait une loi symbolique portée par le discours via le Nom-du-Père, signifiant dont l’effet symbolique renvoie à la fonction vouloir entrer dans les détails de cette façon de concevoir la fonction symbolique du père comme une structure de langage permettant la structuration du sujet, nous tenterons cependant de souligner certains comprendre, il faut revenir à ce qui se joue au plan fantasmatique pour l’enfant dans sa relation à la mère. La mère satisfait ses besoins mais pas toujours, elle est présente mais pas toujours… il y a une alternance de présence et d’absence, un écart par rapport au besoin, qui questionne l’enfant. Il se demande que suis-je pour elle ? » mais aussi que veut-elle ? », il repère qu’elle désire autre chose que ce qu’il représente. Comme l’écrit P. Julien 1992, la réponse vient de la mère elle va signifier quelque chose du manque en elle et que l’objet de ce manque est hors d’elle ». Et il ne s’agit pas non plus de désigner ce qui pourrait venir combler ce manque mais bien de transmettre une représentation d’elle-même comme manquante. C’est en transmettant l’idée que pour elle le manque existe et qu’il est reconnu comme tel, que la mère aménage une place tierce entre elle et son enfant. Le phallus, c’est la signification de son manque à elle, il renvoie à une place dans une structure symbolique, celle du Nom-du-Père P. Julien, 1992. Ainsi le père comme Nom vient de la père réel, c’est celui qui vient occuper cette place, à la manière d’un fauteuil libre pour reprendre la métaphore de P. Julien 1992 Il faut un fauteuil avant de s’y asseoir ! ». Il peut l’occuper à sa manière, et non en exécutant des tâches dictées par la mère. Mais c’est aussi l’existence d’une conjugalité entre ce père réel et la mère qui garantit le symbolique de la fonction paternelle. Le désir de la mère tourné vers le père a une fonction séparatrice entre la mère et l’enfant. La question Que veut la mère ? » et Qu’est-ce qui manque à la mère pour qu’elle soit satisfaite ? » amène l’enfant du côté du père Qu’est-ce que le père a ou est pour ainsi satisfaire la mère ? » On voit comment les deux questions énigmatiques de la psychanalyse sont reliées Qu’est-ce qu’un père ? » et Que veut la femme ? ». Très tôt, l’enfant est pris par ces questions dont le mûrissement l’amène au symbolique de la fonction du père, vers une issue structurante de l’ 1990 résume bien la double origine de la fonction du père, du point de vue lacanien, en deux conditions pour qu’elle soit opérante pour l’enfant – une condition nécessaire mais non suffisante consiste en ce que la mère investisse psychiquement la place du tiers pour son enfant, qu’il y ait un écart, une place tierce entre elle et l’enfant. En d’autres termes, qu’elle exerce sa fonction parentale de façon croisée en référence à un autre et non de façon duelle Durif-Varembont, 1992 ;– La fonction paternelle doit être incarnée un homme en général désigné par la mère le père biologique, un autre conjoint ou un substitut paternel accepte et désire jouer un rôle de père pour l’enfant, investissant l’enfant d’un amour à la fois narcissique et objectal désir de paternité chez cet homme.Quant au père imaginaire, c’est cette image forte et puissante que l’enfant se donne du père pour faire le poids face au désir de la mère P. Julien, 1992. C’est une façon pour lui de se protéger narcissiquement face à l’insatisfaction de la mère ; il dote le père de ce phallus qui manque à la mère et ainsi se dégage de cette mission de la combler. Cependant, il va falloir à un moment faire le deuil de ce père idéal, et les manques du père réel permettront ce la théorie lacanienne, le phallus est le signifiant du manque, c’est donc ce vers quoi, s’oriente le désir de la mère dégageant ainsi l’enfant d’une captation narcissique, mais le laissant souffrant de réaliser qu’il n’est pas le phallus de sa mère. La reconnaissance et le dépassement de cette souffrance amène à la symbolisation de la castration définie comme la perte de l’objet parfaitement satisfaisant et adapté Nasio, 1994. Ainsi, dans sa façon de théoriser l’Œdipe, Lacan va plus loin que Freud sur la question de la castration l’Œdipe n’est pas seulement un conflit imaginaire mais il permet la symbolisation de la castration, qui à son tour permet l’entrée dans le monde en revenir au signifiant phallique, c’est le signifiant du Nom-du-Père qui vient s’y substituer dans la parole de la mère. Le Nom-du-Père c’est la fonction symbolique paternelle, le principe efficace de l’Œdipe R. Chemama, 1993. Ainsi, si l’on reprend les différents personnages du complexe d’Œdipe, le père vient trianguler la relation mère/enfant et il le fait avec une portée symbolique dans la mesure où ce triangle vient représenter un autre triangle qui est le suivant phallus/mère/enfant. La contribution de la mère au symbolique de la fonction paternelle a été soulignée plus on peut constater combien Lacan met l’accent sur la dimension symbolique du père, même s’il théorise également un père imaginaire et un père réel qui, soulignons-le, restent au service de ce père résumé, l’apport de Lacan concernant la figure du père pourrait se résumer aux points suivants avec l’élaboration du concept de père symbolique, il a bien dégagé l’idée du père comme fonction psychique, qui dépasse la dimension de père comme personne réelle ;le fait que cette fonction psychique ait un effet structurant vision structuraliste de la psychanalyse fait de cette figure du père un organisateur psychique J. Dor, 1998 et pas seulement un personnage fantasmatique ;la mise en évidence d’une contribution de la mère à la fonction symbolique du que dire de la théorie du père d’après Lacan L’accent mis sur la dimension symbolique de la fonction du père peut faire oublier que le père est aussi un objet pulsionnellement investi B. Brusset, 1992, pas seulement une pure abstraction signifiante. Dit autrement, c’est toute l’expérience individuelle qui est mise de côté par la conception structuraliste du père P. Malrieu, 2001.Cet accent mis sur le symbolique dérive par moments vers une sacralisation du père symbolique et de la parole de la mère la place et le rôle du père deviennent subordonnés au mode d’introduction du père auprès de l’enfant par la mère C. Castelain-Meunier, 2001. En considérant que la parole de la mère peut suffire, comme cela a pu être écrit à une certaine époque A. Naouri, 1995, ne revient-on pas subtilement à une exclusion du père et à la croyance en une mère toute-puissante ?Lacan conçoit la fonction du père comme immédiate, dont la structure est donnée d’emblée. N’y a-t-il pas lieu de penser, avec B. Golse 2006, qu’il pourrait y avoir une co-construction de la place du tiers par la mère et le bébé » renvoyant à une vision de la structure comme s’établissant progressivement et par le biais des relations, vision s’opposant à celle d’une structure toujours-déjà-là et immédiatement efficiente ».Enfin, la fonction du père doit-elle se résumer à l’interdiction à la mère de faire de son enfant un substitut phallique ? Dire que le père » castre la mère de son enfant ne signifie pas ipso facto qu’il n’assume que cette fonction, des fonctions de liaisons étant également possible dans le même temps » B. Golse, 2006.Il faut cependant reconnaître que les théorisations de Lacan ont permis, d’une part, d’organiser les différents discours sur le père et constituent, d’autre part, une étape vers une compréhension plus nuancée de la fonction du père. En effet, cette conceptualisation de la question du père à l’aide des différents registres de la topographie psychique Réel-Symbolique-Imaginaire R-S-I permet de mettre un peu d’ordre dans les différents discours sur le père. La majorité des réactions passionnelles qu’il y a pu avoir résultait souvent de malentendus issus d’une confusion entre ces différents ces trois registres permettent de mettre en évidence combien la fonction symbolique du père n’est pas uniquement assumée par le père comme personne le père réel et sa conjugalité assumée, mais aussi par la mère le Nom-du-Père véhiculé par son discours et permettant l’instauration d’une place tierce et par l’enfant dans sa façon de faire le deuil d’un père idéal, père imaginaire.Melanie Klein, les postkleiniens et l’enfant — L’Œdipe précoce et le fantasme des parents combinés Avec Melanie Klein 1928, on aborde le complexe d’Œdipe à des stades précoces du développement de l’enfant par rapport à ce que Freud en a dit. Et surtout, l’angle qui est pris pour aborder cette étape, ce processus puisqu’il s’inscrit dans le temps, est celui de l’enfant face aux parents comme couple. Avec une insistance sur ce que l’enfant vit intérieurement, consciemment et inconsciemment, face à ce couple le fantasme des parents le fantasme de parents combinés représente la version précoce du complexe d’Œdipe fantasme mettant en scène la relation entre les parents dans un scénario de scène primitive, père et mère renvoyant aux objets internes de l’enfant imago parentaux intériorisés et non aux parents de la réalité. Rappelons combien Melanie Klein 1921-1945 fait fi des objets réels, ses constructions théoriques ne renvoyant qu’à la scène c’est avec beaucoup de nuance qu’elle nous permet de comprendre un aspect fondamental de l’Œdipe les sentiments d’envie et d’exclusion que l’enfant vit face au couple parental. La situation œdipienne renvoie pour M. Klein à l’expérience de la relation parentale intériorisée. Pour la première fois, il est question de la relation de l’enfant à la relation existant entre ses parents, avec une importance tout aussi grande que la relation que l’enfant élabore avec chacun de ses parents, père et mère. L’enfant réalise que ses parents ont entre eux une relation indépendante de lui. Il élabore des fantasmes concernant ce qu’ils font ensemble, avec comme toile de fond tout le bon qu’ils peuvent s’échanger entre eux, en dehors de lui quels que soient les registres, prégénitaux et génitaux. Sur cette toile de fond, M. Klein met en évidence chez l’enfant des sentiments potentiellement douloureux d’envie et d’exclusion L. J. Brown, 2002 mais aussi des sentiments de perte et de privation dont la maturation caractérise la position les perspectives kleiniennes lient de près les situations triangulaires précoces à des expériences de pertes chez le petit enfant. Dans les étapes d’Œdipe précoce, le vécu de perte est coloré d’une exclusion douloureuse d’un couple parental perçu comme nourrissant l’un pour l’autre gratifications orales et plus tard, avec la maturation des conflits phalliques complexe d’Œdipe classique, perçu comme un couple sexuel et romantique. Le fantasme des parents combinés semble correspondre à une tentative chez l’enfant de mettre en forme toute l’angoisse vécue face au couple parental et à la relation qui unit ce couple tout en l’excluant. Une relation qu’il veut à la fois détruire et introduit plusieurs idées nouvelles par rapport à Freud d’une part la mise en évidence d’une fonction psychique de la conjugalité des parents, et non plus seulement d’une fonction psychique du père S. Freud ou d’une fonction de la mère comme contribution à celle du père J. Lacan. Et d’autre part, idée qui va être développée par d’autres auteurs ensuite dans le sillon de la psychologie développementale une remise en question de la coupure entre les temps archaïques de la mère et les temps œdipiens du père J. Le Camus, 2001, avec l’idée que le triangle père/mère/enfant est présent très précocement comme objet interne pour l’enfant dans son développement. Ce serait dans la deuxième partie de la première année que l’enfant entrerait dans un univers triangulé et que ces expériences de triangulation seraient intériorisées L. J. Brown, 2002, de là le terme d’Œdipe précoce. Prémices des théories qui seront élaborées plus tard sur les triangulations précoces.— L’utilisation psychique du père par l’enfant Les auteurs postkleiniens comme D. Meltzer I. Krymko-Bleton, 1990, en précisant l’utilisation que l’enfant fait de son père au plan psychique pour construire son appareil psychique, mettent en évidence combien l’enfant n’est pas seulement en position de subir une situation triangulée avec son cortège de sentiments de perte, de privation et d’exclusion. Il est en partie actif dans ce triangle par la possibilité qu’il a d’être acteur dans la construction de son fonctionnement effet, dans le contexte de la relation à la mère, l’enfant projette sur le père les aspects angoissants de la relation mère/enfant, ce qui les protège tous deux d’un torrent d’identification projective réciproque. En prenant sur lui la haine et l’angoisse de l’enfant, le père est le protecteur de la relation mère/enfant on retrouve ici la fonction de liaison et de réparation décrite par B. Golse 2006 et qui s’exercerait par le père dans le même temps qu’une fonction de l’acceptation par l’enfant de la réalité du père et du couple œdipien au moment du déploiement de la position dépressive lui permet la création d’un espace mental en s’étayant sur un troisième espace dans lequel la pensée et la symbolisation peuvent se développer. Le couple intériorisé peut avoir une valence positive ou négative aimant et créatif ou bien hostile ou rejetant R. Britton, 1989, ce qui ne donnera pas les mêmes capacités réfléchissantes au sein de l’appareil le même ordre d’idée, L. J. Brown 2002 souligne ce que l’on peut considérer comme les prémices d’une vision systémique de l’espace tiers lorsque la relation dyadique à la mère est bonne, elle produit un tiers bienveillant ; lorsqu’elle est mauvaise, elle produit un tiers perturbateur voire persécuteur. Le fait que le tiers construit soit bon ou mauvais ne dépend donc pas seulement du père, objet réel ou objet interne la qualité de la relation mère/enfant joue un rôle significatif. On ne peut manquer de relever, chez les postkleiniens, la place centrale de la relation mère/enfant dans la construction du tiers, ce qui pourrait se rapprocher de l’idée développée par Lacan d’une contribution maternelle essentielle à l’instauration de cet espace sur cette dernière idée que l’on peut se permettre de brièvement citer D. W. Winnicott 1957 puisqu’il va dans le sens de cette conception du tiers émergeant du lien à la mère tout en introduisant l’idée d’un père présent dans la pensée de la mère […] et il faut également prendre en considération bien des choses qui ont affaire avec l’image du père et son destin dans la réalité intérieure de la mère ». Cependant, même si D. W. Winnicott est l’un des premiers à parler de la spécificité du père dans ses fonctions auprès de l’enfant, il le maintient dans une position satellite par rapport à celle de la mère dans la relation père/enfant, la médiatisation par la mère reste psychanalystes contemporains et les triangulations précoces le père dans la pensée de la mère Les théories kleiniennes et postkleiniennes nous ont permis de tourner notre regard du côté du point de vue de l’enfant concernant la question du père. Et l’on voit comment la relation mère/enfant reste toujours présente en filigrane elle sert de contexte à la relation père/ ce chemin vers le point de vue de l’enfant, nous trouvons important d’évoquer les différents auteurs qui ont parlé de triangulations précoces parce que, comme l’écrit B. Golse 2001, avant d’avoir accès à son père comme objet global, le bébé va être confronté à une tiercéité beaucoup plus partielle ». Les théories sur les triangulations précoces renvoient à ces tiercéités précoces » B. Golse, 2001 en rappelant que la rencontre père/enfant se prépare d’abord dans la tête de la avec la censure de l’amante », D. Braunschweig et M. Fain 1975 soulignent le mouvement de la mère qui réinvestit libidinalement le père après l’avènement du bébé ce faisant, elle situe un ailleurs pour l’enfant, qui jouera un rôle essentiel pour l’Œdipe de celui-ci. Du côté de la mère, le père comme amant protège l’enfant d’une captation exclusive et instaure un processus de distanciation. Du côté de l’enfant, c’est le moment crucial dont parle R. Diatkine 1994 quand, à propos de sa mère absente, le bébé devient capable de penser que si elle n’est pas là, c’est qu’elle est ailleurs » B. Golse, 2006.On retrouve cette idée chez A. Green 1990, mais de façon plus générale, avec le concept de l’autre de l’objet » dans sa théorie de la triangulation généralisée à tiers substituable il y a dans l’objet autre chose que lui-même comme sujet. De ce fait, être en lien avec l’objet c’est aussi être en lien avec d’autres objets liés à cet objet, qui se retrouvent donc en position de R. Perron et M. Perron-Borelli 1994 évoquent la réinterprétation de l’angoisse de l’étranger par C. Leguen comme un autre exemple de triangulation précoce. L’étranger est ce non mère qui cause l’absence et la perte de la mère L’étranger devient la cause de l’insatisfaction et de la frustration et de ce fait même désigne la mère comme objet du désir ».Soulignons à propos de ces triangulations précoces que le tiers n’est pas constamment dans un rôle de séparateur il a une oscillation entre des aspects de tiers séparateur et de tiers réparateur. Classiquement décrit dans ses fonctions de différentiateur face à la dyade mère/enfant, le père a également et de façon concomitante des fonctions de protection, de liaison et de réparation face à cette même dyade B. Golse, 2006. La triangulation, présente très précocement, est conceptualisée par cet auteur comme la co-construction de la dyade mère/enfant d’ un espace tiers à vocation paternelle ». Un espace tiers ouvrant la porte à toute sorte de tiers, dont le père qui aura la tâche de se signifier comme tiers le registre des triangulations précoces nous situe en deçà de l’Œdipe avec la question de ses origines et de ses fondements, il faut cependant faire un pas de côté par rapport à une conception séquentielle dans le temps faisant succéder aux relations dyadiques, les relations triangulées. En effet, chacune de ces théories amène l’idée que, dans le même temps où la relation à deux se construit, le tiers est déjà présent. Alors, face à cette question dont la formulation apparaît maintenant démodée comment vient-on à être deux pour ensuite être trois ? » R. Perron et M. Perron-Borelli, 1994, il faut probablement sortir d’une logique linéaire, à la fois dans le temps mais aussi par rapport aux personnages impliqués père, mère et bébé.Pour finir ce chapitre qui propose qu’il faut d’abord se pencher sur la psyché maternelle pour y découvrir les précurseurs du père idée qu’il faudra confronter à celle des recherches empiriques prônant l’existence de précurseurs interactionnels chez le bébé, même âgé de 1 mois, nous souhaiterions ouvrir sur deux points — Que la mère ait le père en tête c’est une chose, reste à savoir comment » B. Golse, 2001. Il faut alors, dans un deuxième temps, se demander de quelle façon s’aménagent représentations du père et place pour le père chez la mère par-delà la question de la présence/absence de précurseurs chez la mère, il y a la question de la nature et de la qualité de ces précurseurs.— Par ailleurs, n’y a-t-il pas aussi du côté de l’enfant des précurseurs permettant au père de venir progressivement s’inscrire dans l’univers de son enfant ? Compte tenu de l’immaturité du psychisme du bébé, ces précurseurs ne sont pas du côté des représentations qui viendront plus tard dans le développement, mais du côté du comportement et plus précisément du côté de l’interaction. Ainsi, et nous le verrons plus en détail dans la dernière partie de cet article recherches empiriques sur les triangulations interactionnelles, les capacités précoces du bébé dès les premiers mois de vie à établir des interactions triadiques sont à comprendre comme des précurseurs du tiers puis plus spécifiquement du ayant alors une partition à jouer pour s’acheminer vers le scénario de l’ psychanalyse développementale et l’élaboration des fonctions préœdipiennes du père — Le débat concernant l’observation directe et la psychanalyse Nous voulons aborder ici tout un ensemble de théories qui se sont essentiellement développées dans le monde anglo-saxon États-Unis et Angleterre et qui apportent une contribution significative en ce qui concerne les fonctions du père, en particulier à la période préœdipienne. Il s’agit de la psychanalyse développementale qui se définit comme un courant psychanalytique et non psychologique qui, avec les données issues de consultations cliniques avec les enfants et le matériel issu de cures d’adultes permettant une reconstruction de l’enfant bébé reconstruit, a intégré des données provenant de l’observation directe d’enfants préverbaux bébé réel.Nous n’entrerons pas en détail dans le débat qui a fait rage et qui a connu des épisodes successifs concernant la valeur et la rigueur des données issues de l’observation versus la valeur et la rigueur des données issues de la clinique psychanalytique adulte. Il reprend celui qui a eu lieu en son temps sur la psychanalyse d’enfants et qui questionnait si les productions non verbales de l’enfant telles que les jeux et les dessins pouvaient être considérées comme du matériel interprétable B. Cramer, 1979.Quelques points d’argumentation apportés par A. Green P. Chaussecourte, 2006 dans ce débat méritent tout de même d’être rapportés afin d’enrichir notre réflexion sur le dialogue que nous cherchons à installer entre ces différents champs théoriques. Ces points peuvent nous servir de balises dans l’idée d’un cadre à installer pour se permettre des ponts interdisciplinaires », des passerelles épistémologiques » J. Le Camus, 2001. Ainsi peut-être faut-il effectivement garder en mémoire que l’observateur avec son univers psychique conscient et inconscient a un impact sur l’observation elle-même. C’est ce que l’observation psychanalytique avec la méthode d’Esther Bick 1964 tente d’encadrer tout en l’utilisant, à la différence de l’observation expérimentale se situant plus dans une démarche de recherche de preuves. Cette logique de recherche de preuves constitue une forme d’impasse car effectivement, comment faire la différence entre les observations et les spéculations sur les processus internes V. J. Mächtilinger, 1981, entre l’observation et la construction fantasmatique du chercheur face aux interactions mère/bébé par exemple A. Green, 1992 ? Enfin, Green nous met en garde contre le pouvoir de séduction du modèle de l’enfant comme voie d’information en opposition avec le modèle du rêve, de la psychanalyse véhiculant l’illusion de remonter le temps en deçà de la remémoration et de saisir l’inconscient à l’état brut, le plus infantile étant identifié au plus inconscient » P. Chaussecourte, 2006.Toujours est-il que, quels que soient le saut épistémologique que cela suppose et l’hétérogénéité des données à laquelle il faut faire face, nous pensons comme Y. Gauthier 1991 que, non seulement on ne peut pas ignorer les travaux de nature interactionnelle et expérimentale mais qu’en plus, ils ne s’opposent pas aux hypothèses psychanalytiques basées sur la reconstruction Les observations viennent confirmer certaines intuitions et hypothèses devenues essentielles à la théorie psychanalytique. »Enfin, R. Prat P. Chaussecourte, 2006 nous rappelle comment Freud lui-même cherchait une validation directe par l’observation de ses hypothèses sur la sexualité infantile il demandait à ses disciples d’observer les enfants de leur entourage On est aujourd’hui obligatoirement plus modeste et, plus que de démonstration, il me semble que l’on peut parler d’illustration. Mais l’étayage sur des observations directes semble toujours une nécessité. Ainsi on peut dire que la psychanalyse se forge dans une dialectique permanente entre ses propositions théoriques et ses données observables, qu’elles soient directes ou indirectes dans l’abord thérapeutique. » Pour R. Prat, même s’ils les comportements n’ont pas pour l’enfant une valeur symbolique, dans le sens cognitif du terme, ils sont néanmoins considérés comme porteur de sens, signes apparents de mouvements pulsionnels inconscients et d’angoisses primitives et, en ce sens, interprétables conformément à la méthode psychanalytique ». Ce qui rejoint la question de B. Cramer 1979 Quelle ouverture vers l’inconscient peut amener la lecture du comportement ? »À l’image du débat bébé réel/bébé reconstruit, nous avons l’équivalent du côté du père père réel/père reconstruit B. Golse, 2006. C’est-à-dire un père observé dans ses interactions avec son enfant et un père reconstruit à partir du matériel de cure analytique d’adulte reconstruction du père à partir des représentations que l’enfant que nous avons été s’est forgé.— Les fonctions préœdipiennes du père dans la conception d’un père médiatisé par la mère Les psychanalystes qui travaillent avec les enfants, du fait qu’ils aient accès dans leur pratique à la fois au père réel et au père fantasmatique, sont moins enclins à soutenir cette vision unifocale d’un père punitif, effrayant et castrateur correspondant aux aspects fantasmatiques du père œdipien V. J. Mächtilinger, 1981. C’est d’ailleurs par des psychanalystes d’enfants que la voie de l’enrichissement mutuel de la psychanalyse et de l’observation directe de jeunes enfants a été initiée A. Freud, R. Spitz et J. Bowlby Y. Gauthier, 1991.Ainsi, des analystes comme M. Mahler et E. Abelin S. J. Liebman et S. C. Abell, 2000 attirent l’attention sur l’importance de la relation précoce père/enfant. Le père est alors conceptualisé comme un facilitateur du processus de séparation-individuation qui se déroule au sein de la relation mère/enfant. La position d’extériorité du père par rapport à la dyade mère/enfant permettrait à l’enfant de vivre la relation à son père comme non-ambivalente mais aussi soutenante car s’offrant comme une alternative face au monde symbiotique de la mère, présentant plus de risque d’engloutissement et de régression. Le père constituerait la preuve vivante qu’il est possible d’avoir une relation d’intimité avec la mère tout en préservant sa propre autonomie. Représentant du monde extérieur M. Mahler, 1955, représentant non mère E. L. Abelin, 1975, chevalier à l’armure miroitante a knight in shining miror », M. Mahler, 1971, c’est un père protecteur et facilitateur qui nous est décrit là, loin du père freudien interdicteur et castrateur. Un père qui est décrit comme prenant également soin de l’enfant en répondant aux besoins pulsionnels de la mère et en réduisant l’anxiété maternelle S. J. Liebman et S. C. Abell, 2000. On retrouve ici le père théorisé par D. W. Winnicott 1974, servant de contenant à la dyade mère/enfant en se proposant comme contenant, support et objet de gratification pour la mère. On retrouve aussi ce que B. Golse 2006 décrit de la fonction paternelle de liaison et de protection du lien mère/ il y a plus que servir la construction et la bonne évolution du lien mère/enfant dans le mandat préœdipien du père. La psychanalyse développementale souligne pour la première fois les apports spécifiques du père c’est là sa part, d’autres auteurs de ce même courant ont décrit de façon plus intrapsychique cette fonction soutenante du père pour l’enfant et ont ainsi mis en évidence son rôle fondamental dans la construction et l’organisation du Moi de l’enfant. Ainsi pour H. Loewald 1951, le père joue un rôle important dans le développement du Moi en représentant le principe de réalité il soutient un travail d’organisation, de différenciation et d’intégration pour que l’enfant puisse se libérer de la mère. S. I. Greenspan 1982 décrit le père comme celui qui facilite la formation précoce de la personnalité stabilisation du Moi par l’épreuve de réalité, stabilisation de l’humeur, différenciation soi/objet, régulation de l’impulsivité et développement de la part, le père est également décrit comme celui qui contribue à l’établissement de l’identité de genre de l’enfant et au contrôle des pulsions dans le sens d’une autorégulation émotionnelle. Du côté du père approuver et renforcer les démonstrations de comportement masculin de son garçon, avoir fierté et plaisir à les constater P. Blos, 1984 permet à l’enfant de se construire comme garçon, en même temps que du côté de l’enfant il y a un travail d’identification au désir du père pour la mère E. L. Abelin, 1975 There must be an I, like him, wanting her », intériorisation d’une situation triangulaire.M. Herzog 1982, 1985 fait parti des auteurs qui se sont employés à faire la démonstration du rôle du père dans la modulation de l’agressivité au sens d’une capacité du Moi à gérer et contrôler les pulsions et affects agressifs. Le père est même décrit par d’autres auteurs comme une zone tampon buffer zone, emotionnal buffer où l’agressivité primaire pourrait être réexpérimentée plus librement, dans la mesure où le père offre à l’enfant un espace neutre dans lequel la rage explosive peut-être montrée avec moins de crainte de représailles que dans le cadre de la relation à la mère, par nature plus symbiotique S. J. Liebman et S. C. Abell, 2000. Enfin, le lien conjugal des parents fonctionnerait comme un bouclier protecteur » J. M. Herzog, 1982 à l’égard de l’enfant, ainsi protégé des affects du monde adulte normalement destinés au terme de ce chapitre, nous comprenons deux choses qui semblent contradictoires mais qui probablement constituent un paradoxe, à entendre comme paradoxe créatif. D’une part, aussi progressiste soit-il, le courant de pensée psychanalytique conçoit un père qui reste très médiatisé par la mère dans son rapport à l’enfant. Et d’autre part, nous comprenons que c’est cette position d’extériorité du père qui confère à celui-ci des fonctions importantes pour l’enfant du point de vue de son développement et différentes de celles qu’offre la mère. Cette périphérie ne doit donc pas se calculer en termes de perte mais comme permettant une différence et une complémentarité qui ne seraient pas possibles autrement c’est bien parce que le père est extérieur qu’il peut offrir à l’enfant un champ relationnel différent par nature que celui de la mère, et dans lequel il peut y exercer des fonctions complémentaires à celles de la mère mais aussi des fonctions paternelles spécifiques on retrouve ces idées dans les découvertes de la psychologie du développement.— Du risque a-pulsionnel au risque sur-pulsionnel, ou comment concilier les deux visions ? Avant de passer à la psychologie expérimentale, à la suite de tout ce que nous venons d’exposer concernant la psychanalyse développementale essentiellement anglo-saxonne, nous aimerions faire une place à la psychanalyse américaine États-Unis, non pas dans l’idée d’en faire un exposé de ses différents courants, mais afin d’en souligner ce qu’elle a de différent et de spécifique sur la question de l’Œdipe et des triangulations, par rapport à la psychanalyse européenne premier lieu, L. J. Brown 2002 évoque combien la psychanalyse américaine peut être extrêmement conservatrice dans sa façon de concevoir le complexe d’Œdipe, c’est-à-dire très attachée à la vision de Freud. En particulier en ce qui concerne la conceptualisation séquentielle du développement des relations triadiques survenant dans le temps et de façon bien démarquée, à la suite des relations dyadiques. Ce qui a des conséquences sur la façon de concevoir la psychopathologie et sur la façon de la traiter. Ainsi, les pathologies les plus lourdes seraient du ressort du monde des relations dyadiques et les considérations triangulées n’auraient pas lieu d’être évoquées, tant dans la compréhension de ces pathologies que dans le traitement de celles-ci. Ce qui est discutable L. J. Brown, 2002 ; J. Cournut, 1997. L’accent privilégié sur la relation primaire à la mère est alors justifié par le fait que la situation œdipienne et son cortège d’enjeux ne surviennent que tardivement dans le développement de l’enfant et ne seraient donc que des avatars de la relation première à la mère. J. Cournut 1997 met en garde contre cette dérive, qu’il évoque comme classique chez les anglo-saxons dans cette mise à l’écart des conflits œdipiens [et il rappelle qu’il peut y avoir entre l’analyste et l’analysant une complicité pour l’esquive de l’Œdipe et de la castration », un déni inconscient partagé »], c’est de la sexualité dont on se débarrasse conceptuellement pour montrer que le meilleur des mondes, c’est celui qui est sans pulsion ». Il dénonce également la fascination qu’il y a chez tous les thérapeutes par ce qui est du ressort du primaire et de l’ ailleurs, nous remarquons que s’il y a chez les anglo-saxons une tendance générale à mettre l’accent sur la relation dyadique et à penser la clinique préférentiellement en termes de déficit et d’enjeux narcissiques, il y a semble-t-il chez les psychanalystes français une grille de lecture systématiquement œdipienne et conflictuelle J. Cournut 1997 parle d’ oreilles franco-œdipiennes ». On aurait envie de croire à un impact de la culture sociale et familiale sur la pensée les européens se montrant très axés sur les structures familiales et hiérarchiques avec leurs série de règles et de conventions l’accent sur les interdits appartenant à une logique œdipienne et les américains relevant d’une société prônant plus librement l’autonomie et la réalisation de l’individu l’accent sur le soi appartenant à une logique plus narcissique. ne pensons pas qu’il faille opposer les deux tendances mais, bien saisir qu’il peut s’agir de visions différentes dont la complémentarité pourrait être envisagée ; l’écueil résidant alors probablement dans l’éviction d’une vision au profit de l’ pouvons alors terminer sur ces idées que nous allons retrouver plus loin la triangulation c’est aussi la construction et l’inclusion à côté de l’exclusion T. Vaughn Heineman, 2004, et un père a aussi des fonctions de réparation et de liaison à côté de ses fonctions de séparation. B. Golse 2006, comme nous l’avons vu précédemment, l’exprime bien Que le père ait des fonctions de séparation et d’interdiction ne l’empêche pas d’avoir, dans le même temps nous qui soulignons, des fonctions de liaison. »Retenons que, de Freud aux théories psychanalytiques contemporaines, la psychanalyse a proposé au fil du temps des théories en évolution concernant le père et ses fonctions, et ceci en lien avec l’évolution des configurations et des pratiques familiales et en lien avec l’évolution de la représentation sociale du père. Ainsi le père n’a plus seulement une fonction de séparation et de différenciation face à la dyade mère/enfant mais il a aussi des fonctions de liaison et de réparation. Par ailleurs, ces fonctions ne sont plus conceptualisées comme séquentielles dans le temps mais sont vues comme agissant on peut dire que la psychanalyse, même la plus contemporaine, nous propose une représentation du père qui garde une position d’extériorité par rapport à la dyade mère/enfant. Ce qui nous paraît cohérent avec l’importance accordée à cette relation primaire et première qui est celle de l’enfant avec sa mère, et avec l’idée que le tiers se construit d’abord psychiquement et relationnellement au sein de cette dyade. Ceci étant dit, il nous paraît nécessaire de souligner que cette façon d’attribuer au père une position d’extériorité n’empêche pas de reconnaître la part du père dans le développement psychique et relationnel de l’enfant et surtout que c’est cette position d’extériorité qui semble permettre au père d’avoir, pour son enfant, des fonctions différentes et complémentaires à celles de la allons voir toutefois que, pour la psychologie du développement, la spécificité des fonctions du père ainsi que la dimension de complémentarité par rapport aux fonctions de la mère ne sont pas du tout expliquées de la même façon. Puisant son matériel de réflexion, non pas dans la clinique mais dans l’expérimentation scientifique, elle nous amène du côté d’un père moins périphérique, moins défini en fonction de la dyade mère/enfant un père qui est décrit dans sa relation directe à l’enfant et dans sa présence directe à l’ père du quotidien de la psychologie du développement le père et sa réalité Naissance et évolution du champ de recherche sur le père — Question de différence de cadre entre la psychanalyse et la psychologie du développement La vision globale et historique de J. Le Camus 1997 sur l’ensemble des recherches expérimentales qui ont été faites sur le père, des années 1950 jusqu’à ce jour, nous permet de comprendre, tel que nous l’avons souligné au début de cet article, combien celles-ci sont tributaires de la représentation sociale du père à un moment donné de l’histoire, notamment dans la façon même de concevoir la méthodologie. L’évolution dans le temps des représentations du père amenant des transformations au niveau des pratiques des façon de retracer l’évolution des paradigmes et des méthodes de recherche nous est apparue comme très précieuse dans ce qu’elle permet de comprendre et d’organiser la multiplicité des discours et des théories qui existent à propos du père. Ce qui, dans un deuxième temps, permet d’envisager que par-delà la différence des univers conceptuels, par-delà les différences épistémologiques, il y aurait des passerelles épistémologiques » J. Le Camus, 2001 possibles à établir, une fois tracées les limites du rapprochement des disciplines ». Il s’agirait en somme de dépasser le clivage entre le champ psychanalytique et le champ de la psychologie du dans ce paradoxe qui consiste à faire dialoguer deux disciplines, psychanalyse et psychologie du développement, en commençant par tracer leurs différences radicales, nous pourrions souligner les différences qui existent dans leur façon de se poser des questions à propos du effet, alors que la psychanalyse se pencherait sur Qu’est-ce qu’un père ? », J. Le Camus 2001 définit la position de la psychologie du développement comme s’interrogeant sur le père de la façon suivante À quoi sert un père, ici et maintenant ? » Il ne s’agit pas de s’intéresser à la paternité comme principe universel ou transculturel, ou dans son aspect symbolique, mais de se pencher sur le père événementiel, témoin et acteur de la vie quotidienne, partenaire habituel de l’enfant au sein de la famille ».Un autre point important est souligné par cet auteur ces études expérimentales se situent en dehors d’un contexte clinique qui par définition suppose de comprendre, prévenir ou réparer. Là il s’agit d’observer des pères et des relations père/enfant dans un contexte normatif et de rechercher les effets positifs de la présence du père plutôt que de chercher à comprendre les effets négatifs de son absence et d’en déduire ses fonctions. On est au cœur du débat père-réel / C. Zaouche-Gaudron 2001 propose une façon de dépasser le débat rôle/fonction qui oppose psychanalyse et psychologie du développement, en considérant plus leur finalité que leur définition. Ainsi, le rôle serait modifiable et du côté du conjoncturel car socialement défini et soumis aux changements sociaux et culturels. Il renverrait à ce que font père et mère au quotidien, et ce qu’ils se représentent qu’ils font le rôle est donc du côté de l’adulte. La fonction, quant à elle, est à concevoir du côté de l’enfant, dans ce qu’elle lui apporte pour le soutenir et l’aider à se structurer […] C’est alors du point de vue de la construction psychologique de l’enfant que sont envisagées les fonctions du père et de la mère ».— Le fil rouge de l’histoire comme principe organisateur du père à effet différé au père différencié, questions et dispositifs de recherche La première période des années 1950 au début des années 1970 renvoie à ce que J. Le Camus 1997 appelle le père à effet différé » le père est envisagé comme intervenant tardivement et ceci dans une fonction d’autorité, dans un deuxième temps par rapport à la mère présente d’emblée dans une fonction de sollicitude. Cette dichotomie des fonctions renvoie à une dichotomie des phases dans le développement de l’enfant l’âge de la mère puis l’âge du père J. Le Camus, 1997.Dans cette perspective, les fonctions du père concernent la structuration de la personnalité de l’enfant et de l’adolescent, domaine des capacités à émergence tardive. Ces fonctions sont considérées comme aussi importantes que celles de la mère et non interchangeables. Les études sur le père mettent l’accent sur les effets de la carence et de la déficience d’autorité la métaphore alimentaire appliquée à l’absence des soins maternels carence affective, Spitz et Bowlby est alors déplacée vers l’absence d’apport paternel. L’aliment psychologique qu’apporte le père, c’est donc l’autorité » J. Le Camus, 1997. Par ailleurs, l’action du père est envisagée comme une action de type indirect puisqu’elle passe par la médiation de la mère non seulement l’enfant est décrit dans une symbiose affective avec la mère peu perméable à l’influence directe du père », mais le rôle du père serait de soutenir la périodes qui vont suivre vont se démarquer de ces points de vue maintenant dépassés les effets directs du père sur l’enfant sont clairement envisagés et ceci sur l’ensemble de son développement pas seulement sur sa structuration psycho-affective.La deuxième période deuxième partie des années 1970 jusqu’aux années 1985 est marquée par de grands changements sociaux et familiaux amenant une implication accrue des pères le père impliqué. Il s’occupe de son bébé, partage les soins de base, reconnaît sa fibre maternelle » sans craindre pour sa virilité. C’est un père physiquement et affectivement présent mais aussi largement semblable à la mère. Sa spécificité est pressentie mais on ne dit pas sur quoi porte sa spécificité, ni surtout comment elle agit » J. Le Camus, 1997.Dans un premier temps, les recherches ont pour stratégies de comparer les effets de la présence/absence du père sur le développement cognitif et socio-émotionnel de l’enfant dans la mesure où les préoccupations sont centrées sur le constat des manques liés à l’absence de père paradigme 1 schéma expérimental = opposition foyers biparentaux / foyers monoparentaux.Puis, par la suite, il y a une remise en question de ces démarches de recherche de preuve par défaut pour aller vers des recherches tentant de mettre en évidence ce qu’apporte le père lorsqu’il est présent déplacement de la problématique et de la méthode sur la contribution du père acteur… » J. Le Camus, 1997. Le paradigme 2 renvoie à des études comparatives sur les relations parents/enfants on compare les effets de la présence de la mère et de la présence du père. Le père impliqué est considéré comme une figure d’attachement fiable mais secondaire hypothèse de la hiérarchie des figures d’attachement, M. Ainsworth, 1982. On remarque qu’il est un partenaire de jeu bien différent de la mère pour l’enfant, mais sa place et son rôle sont encore mal la troisième période 1985-1995 est celle du père différencié, au sens ou il n’est pas une mère-bis, il est autre que la mère, mais aussi au sens où il n’est pas réductible à un type uniforme Il y a plusieurs sortes de pères à l’intérieur de la catégorie des pères », double progrès conceptuel J. Le Camus, 1997. On passe alors au paradigme 3 on compare les pères entre eux, en fonction de leurs modalités de présence. Et les contributions des pères sont elles aussi plus différenciées au sens de moins amalgamées, renvoyant aux multiples facettes du développement de l’enfant langage et intelligence, socialisation, identité l’importance de la relation père/enfant à l’importance de la parentalité de qualité les recherches de M. E. Lamb, en Angleterre Michael E. Lamb est très certainement l’un des chercheurs les plus actifs en ce qui concerne l’étude de la relation père/enfant, tant au plan des recherches empiriques qu’il mène qu’au plan des efforts réguliers qu’il fait pour rassembler l’ensemble des recherches faites dans le monde sur le rôle du père dans le développement de l’enfant. En témoignent les quatre éditions de The Role of the Father in Child Developement entre 1976 et 2004 1976, 1986, 1997, 2004 qui font le point sur le le début des années 1970, M. E. Lamb fait le constat de la pauvreté des études sur la relation père/enfant et déclare le père agent oublié » du développement de l’enfant Forgotten contributor to child development », 1975. La relation mère/enfant constituait jusque-là l’environnement de référence pour étudier et définir les conditions optimales de développement de l’enfant. Dans ce contexte social où est en train de se prendre le virage vers le père impliqué » J. Le Camus, 1997, la relation père/enfant apparaît comme importante en soi les recherches s’emploient alors à en faire la démonstration, tout en cherchant à préciser ses caractéristiques et ses spécificités pour mieux cerner l’influence du père sur le développement de son ce faire, on extrait la relation père/enfant de son contexte pour l’étudier à la loupe et définir des caractéristiques destinées à en montrer l’importance ; on procède en recherchant ses similitudes et ses différences d’avec la relation mère/enfant. C’est un point de départ, dont on ne mesure que récemment les limites et les biais que cela a introduit dans les dit, ces études ont bien démontré M. E. Lamb 1997 que les bébés s’attachent spécifiquement à leur père et les influences du père sur le développement de l’enfant sont détaillées domaine par domaine au plan de l’identité sexuée, au plan cognitif et motivationnel le père est un facteur de stimulation et d’encouragement, au plan linguistique les pères imposent l’attention et s’expriment de façon plus autoritaire, au plan des aptitudes sociales, plan de l’attachement, après avoir démontré M. E. Lamb, 1997 que les bébés s’attachent à la fois à leur mère et à leur père, ainsi qu’à tous ceux qui interagissent régulièrement avec eux quelle que soit l’implication dans les soins, M. E. Lamb, 2004, les résultats s’avèrent répétitivement contradictoires en ce qui concerne la question de la hiérarchie des attachements question chère à Bowlby. En effet, les bébés préfèrent leur mère, mais si le père est la première figure de soin ils préfèrent le père en fait, ils s’attacheraient préférentiellement à la première figure de soin quel que soit le parent. Mais d’autres études indiquent qu’il n’y aurait pas de différence marquée pour un parent ou pour un autre, cependant on relève que dans le courant de la deuxième année de vie l’intérêt pour le père augmente significativement, surtout chez les garçons. Enfin, on découvre que le vecteur d’attachement chez le père semble être les jeux physiques et non les soins de bases D. Paquette, 2004. Et dès le premier trimestre de vie, les pères se montrent différents des mères avec leur bébé ils sont plus stimulants et plus ludiques, alors que les mères cherchent à calmer et apaiser leur bébé. Malgré ces constats cruciaux, on continue d’évaluer la relation père/enfant à l’aune de la relation mère/enfant tant dans ses références théoriques l’attachement en termes de pôle de sécurité que méthodologiques utilisation de la Situation Étrange d’Ainsworth, 1978, pour mesurer l’attachement.Ce qui non seulement ne permet pas de cerner les spécificités de l’attachement père/enfant, mais ne lui rend pas justice on sous-estime les influences paternelles parce que l’on ne se donne pas les moyens de les mettre en évidence. Les recherches échouent à faire la démonstration de ce qui apparaît évident tant dans les observations de la vie quotidienne que dans la clinique à savoir les différences significatives qui existent entre la relation mère/enfant et la relation père/enfant, sans remettre en question la qualité de l’attachement. Certains chercheurs concluent alors qu’il n’y a pas de différence, ou pas tant que cela… et invoquent d’autres paramètres tels que les caractéristiques de l’adulte et le tempérament de l’enfant pour expliquer les différences M. E. Lamb, 1997, ce qui n’est pas faux non plus mais qui réduit toute la question de la son article de 2004, M. E. Lamb est plus clair sur la nécessité d’établir des thèmes de recherche plus patricentriques le jeu plutôt que la sécurité d’attachement, par exemple et de sortir de la référence constante à la sécurité d’attachement pour étudier l’influence des hommes sur leur enfant. Il faut remettre en question les méthodologies et les mesures utilisées mais aussi certaines idées sur l’attachement comme celle de penser que les pleurs de protestation constituent de bons indices d’ M. E. Lamb 2004 souligne une autre erreur fondamentale qui fut d’extraire la relation père/enfant de son contexte familial. Après s’être penchées sur les effets directs du père sur le développement de l’enfant et devant la complexité et les contradictions des résultats obtenus, les recherches ont dû concevoir qu’il y avait également des effets indirects qui jouent sur l’implication paternelle, dont des facteurs familiaux par exemple, et qu’ils sont au moins aussi importants que les effets directs soulignons ici le mouvement inverse de celui des théories psychanalytiques qui sont passées de la conception d’un père à effet indirect à un père à effet direct. Pour ne nommer qu’eux, soulignons les effets de la qualité des rapports conjugaux sur l’implication du père. M. E. Lamb 2004 parle alors de progrès conceptuel important, il s’agit de l’émergence de la notion d’inter-influences le développement de l’enfant est affecté par des comportements appartenant à l’ensemble du système plus loin et réintroduisons l’idée d’une circularité dans les liens et de ce fait dans les influences le père influence la mère qui influence l’enfant qui influence le père, la relation mère/père influence le père, donc l’enfant, etc. Il faut donc avoir une vision systémique dans la prise en compte des paramètres à étudier et à mesurer pour la première fois, M. E. Lamb 2004 parle de triade, de caractéristiques des interactions père/mère/enfant à définir, de nécessité d’étudier la famille en action, etc. Dans ce cadre-là, une découverte importante s’est faite au plan empirique le comportement du père au sens d’implication auprès de son enfant n’est pas un déterminant des différences interindividuelles du comportement de l’enfant mais il en est une conséquence. Ainsi, l’enfant façonne son père de la même façon que tous les membres de la triade se modèlent et s’adaptent les uns aux autres au fil du temps. Les recherches empiriques vont alors se mettre à étudier plus systématiquement la relation père/enfant dans sa dimension de processus ses nuances et son développement dans le temps en fonction des étapes de développement de l’ effet, les habiletés cognitives et sociales de l’enfant sont extrêmement différentes de la petite enfance à l’enfance puis à l’adolescence la relation et l’implication du père face à celui-ci va donc varier, avoir des caractéristiques différentes d’une étape à l’autre. Nous n’entrerons pas dans le détail de cette dimension mais soulignons un résultat important pour ce qui est de la reconnaissance de la place de la relation père/enfant dans la vie d’un individu cette relation aurait une valeur particulièrement prédictive concernant l’ajustement psychosocial futur et en particulier concernant le bien-être émotionnel et la satisfaction maritale dans la vie adulte M. E. Lamb, 2004. Ce qui fait d’une bonne relation père/enfant un facteur de protection dans le développement d’un individu…Concernant les différences entre les pères et les mères, les recherches récentes M. E. Lamb, 2004 ne se font plus dans le contexte d’un jugement de valeur de la qualité de l’attachement avec l’idée d’une hiérarchie à trouver. La démonstration de l’importance du lien père/enfant n’est plus à faire, on s’emploie à nuancer et à préciser ces différences, à tenter de se pencher sur les mécanismes d’action spécifiques de chacun de ces liens, notamment au plan de la nature des jeux avec l’enfant, l’utilisation de ceux-ci et la place qu’ils ont dans la relation. Comme le souligne J. Le Camus 1997, le père n’est plus une mère-bis mais un père différencié. Des différences dans la sensibilité paternelle par rapport à la sensibilité maternelle sont maintenant relevées et étudiées on découvre que l’un des déterminants importants de la sensibilité paternelle serait l’histoire et le souvenir que le père a de ses relations précoces. On est donc loin des conclusions que l’on a pu tenir sur la faible transmission transgénérationnelle de l’attachement père/enfant D. Paquette, 2004.Cependant, M. E. Lamb 2007 tient à nous rappeler que par-delà les différences de style paternel et maternel ce qui compte c’est une parentalité de qualité ». L’enfant a besoin que ses parents lui offrent une vraie relation, qu’ils soient responsables et se dévouent pour lui » M. E. Lamb, 2007. Il va jusqu’à remettre en question le fait que ces différences jouent un rôle clé dans le développement de l’enfant, au nom de l’authenticité du lien et de l’unicité de chaque parent comme individu, qu’il soit père ou mère. Il se sert du fait que ces différences aient largement évolué depuis trente ans les pères et les mères partagent et s’interchangent toutes sortes de comportements parentaux avec beaucoup plus de flexibilité qu’avant pour alimenter son propos sur le nivellement des différences père/mère. Cependant, il nous rappelle aussi que ces différences ne sont pas universelles, bien que l’on se soit parfois laissé aller à croire le contraire non seulement elles ne sont pas inscrites dans les gènes mais elles sont largement culturelles ; c’est d’ailleurs dans le monde occidental qu’elles sont le plus marquées. Alors, au nom de l’importance première de cette parentalité de qualité et au nom de la complexité des inter-influences dans la triade père/mère/enfant, Lamb renvoie au second plan la question des différences entre père et mère sur le développement de l’enfant. Ce qui nous paraît effet, n’y a-t-il pas moyen de conserver cette idée de différence à côté des notions de qualité de la parentalité et de complexité des inter-influences dans la réalité des relations parents/enfant ? La spécificité des implications maternelles et paternelles peut-elle coexister avec l’idée d’une certaine flexibilité dans la répartition des rôles, avec une certaine interchangeabilité ? Quant à la question d’une hiérarchie entre l’influence du père et celle de la mère sur le développement de l’enfant, on comprendra que le débat est en partie dépassé reconnaître une différence ne hiérarchise pas nécessairement les contributions. Allons donc vers l’égalité dans la différence, vers une spécificité possible avec un certain degré d’interchangeabilité, avec une certaine flexibilité dans la distribution des une spécificité paternelle et maternelle dans l’égalité et la complémentarité les recherches de Daniel Paquette, au Québec Les contributions de D. Paquette 2004 a, 2004 b, 2007 vont nous aider à réfléchir à ces questions difficiles pour dépasser le débat de la hiérarchisation des influences paternelles et maternelles tout en reconnaissant l’importance des différences père/mère dans leur impact sur le développement de l’ part, il abonde dans le sens de M. E. Lamb, recherches et revues de littérature à l’appui, concernant les biais théoriques et méthodologiques des recherches sur le père dans les dernières décennies il faut sortir d’une psychologie de l’enfant essentiellement centrée sur l’importance déterminante de la mère. Celle-ci nous a conduit à étudier la relation père/enfant avec les mêmes références théoriques et les mêmes méthodologies que celles employées pour l’étude de la relation mère/enfant, ce qui ne nous a pas permis de mettre en évidence ses spécificités, d’où une large sous-estimation de l’influence de la relation père/enfant sur le développement de l’enfant. De la même façon, conclure à une faible différence entre les apports de la mère et du père c’est se tromper de grille de lecture D. Paquette, 2007. Alors, comment à la fois prendre en compte toute la richesse des connaissances sur le lien mère/enfant et faire un pas de côté pour pouvoir innover dans la façon de penser la relation père/enfant D. Paquette, 2004 ?Ses travaux sur les jeux physiques père/enfant, et en particulier les jeux de bataille ou jeux de lutte rough-andtumble play, l’ont amené d’une part à les comprendre comme le mécanisme d’attachement père/enfant et d’autre part à considérer cet attachement via un contexte de jeux physiques comme un mécanisme différent d’un attachement via un contexte de soins D. Paquette, 2004. En effet, dès les premiers mois de vie du bébé, les pères se comportent différemment avec eux que les mères ils les stimulent et cherchent à les exciter, elles les calment et les apaisent. Ainsi, au fil du temps, les enfants perçoivent leur mère comme source de bien-être et de sécurité et préfèrent leur père comme compagnon de jeu. Ceux-ci sont plus directifs et proposent des jeux présentant plus de défis et de surprises, ce qui apparaît plus stimulant pour l’enfant. Enfin, les jeux physiques constituent le seul domaine où l’implication des pères est supérieure à celle des mères et les jeux de lutte constituent une spécificité du lien père/enfant. Des recherches indiquent qu’ils sont corrélés à une relation père/enfant sécurisante et ils semblent également avoir plusieurs fonctions l’établissement d’une relation de dominance entre père et fils favorisant la discipline, la régulation des comportements agressifs et le développement d’habiletés de compétition complémentaires aux habiletés de coopération D. Paquette, 2004. Les irrégularités et les imprévus s’avèrent être aussi importants pour le développement de l’enfant que les régularités et la en revenant sur la question des bases adaptatives de l’attachement, D. Paquette 2004 différencie clairement un pôle de sécurité préférentiellement assuré par la mère et un pôle d’exploration ou activation » terme plus large traduisant toute la stimulation possible de l’enfant dans l’ouverture au monde extérieur préférentiellement assuré par le père. C’est dans le souci de ne pas constamment associer attachement et confiance envers le parent prodiguant des soins, que la nécessité de qualifier différemment la relation affective père/enfant s’est imposée D. Paquette 2004 se propose de l’appeler relation d’activation ». Il va alors développer la première théorie spécifiquement fondée sur la relation père/ rôle d’activation du père permet de répondre au besoin de l’enfant d’être activé recherche de stimulations de forte intensité, au besoin de dépassement et à celui d’apprendre à prendre des risques. Bref, il permet à l’enfant d’oser aller plus loin dans son exploration et développer ainsi son autonomie. Quant à la qualité de cette relation d’activation, elle est d’autant plus grande qu’elle est offerte dans un climat de confiance et de sécurité, le père assurant une protection face aux dangers potentiels tout en favorisant l’élan vers la nouveauté. D. Paquette 2004 nuance encore cette fonction d’activation elle peut aussi être entendue comme le déclenchement des mécanismes de régulation des émotions suscités par la confrontation à la nouveauté », permettant ainsi à l’enfant d’aller vers la nouveauté. Le père, via la relation d’activation reposant sur les jeux de lutte, transmet à l’enfant une confiance en soi qui lui permet de développer des compétences sociales de type habiletés de compétition à entendre comme comportements et attitudes psychologiques, celles-ci étant complémentaires aux compétences sociales, de types habiletés de coopération et de partage, permises par le sentiment de sécurité transmis par la relation d’attachement mère/ part, on perçoit toute l’importance de l’acquisition d’un large spectre de compétences sociales dans le travail d’adaptation à l’environnement social complexe qu’est le monde actuel, pour les filles comme pour les garçons d’ailleurs. D’autre part, on saisit toute la notion de complémentarité possible entre les apports maternels et les apports paternels, ce qui a amené D. Paquette 2008 à développer l’idée d’un modèle global de complémentarité parentale. Modèle dans lequel il y aurait place à la spécificité de chacun, père et mère, mais en termes de prédominance de certains rôles parentaux et non en terme d’exclusivité, dans la mesure où l’on constate un chevauchement important des comportements parentaux entre le père et la mère D. Paquette, 2007. Cela permet une répartition des différents comportements parentaux variable d’un couple à l’autre et malléable dans le temps au sein d’un même couple en fonction des habiletés, intérêts et disponibilités de chacun. Concrètement, cela signifie qu’un père peut choisir de fournir des soins de base à l’enfant et une relation d’activation dans des proportions qui lui conviennent et qui seront fort probablement complémentaires à celles que proposera la mère. Mais par-delà le large spectre de comportements parentaux que chacun est capable d’avoir, un père gardera son style paternel stimulant et vigoureux même s’il est le principal pourvoyeur de soins de base et une mère jouera en gardant un style maternel c’est-à-dire un jeu plus visuel, plus prévisible et favorisant plus la coopération que la compétition. C’est ainsi, que D. Paquette nous invite à constater qu’une relation d’activation offerte par un père est probablement plus intéressante en termes de stimulation pour l’enfant, tout comme une relation de sécurité offerte par la mère est probablement plus efficace en termes de réconfort. Donc, par-delà l’interchangeabilité possible des rôles parentaux, il y a le maintien d’une spécificité du fait d’une qualité d’activation différente et d’une qualité de sécurité différente, chez le père et chez la mère. Chacun de ces deux éléments constituant des composantes de l’attachement parent/ nous apparaît donc pertinent de souligner qu’il ne s’agit pas de niveler les différences entre les pères et les mères au nom de la complexité des autres paramètres en jeu, mais bien de leur redonner toute leur importance. Nous sommes face à une notion de différence basée sur un principe de prédominance et non sur un principe d’exclusivité qui hiérarchise et peut faire de la différence un facteur d’inégalité homme/femme. Soulignons que ces différences hommes/femmes bien admises au plan hormonal et physiologique le sont beaucoup moins au plan comportemental, le comportement étant considéré comme uniquement culturel. Or, il s’agit d’un mélange d’inné et d’acquis et c’est ce qui fait que les différences père/mère puissent être à la fois culturelles et stables dans le temps D. Paquette, 2007.La fonction symbolique de la différence père/mère les recherches de Jean Le Camus, en France Le Camus 2001, tout en étant psychogénéticien de terrain et engagé dans des travaux de recherche empiriques, travaille à établir activement des passerelles épistémologiques » avec l’univers clinique psychanalytique sur la question du qui rend précieux et unique son apport, ce sont tout d’abord ses efforts de théorisation à partir de résultats de recherches expérimentales il conceptualise des axes organisateurs pour penser la question du père, nous les avons déjà évoqués plus haut. Rappelons, entre autres, le fait d’identifier que psychanalyse et psychologie du développement ne se posent pas les mêmes questions l’une se demandant Qu’est-ce qu’un père ? » et l’autre À quoi sert un père ? ». Ou encore le fait de dégager les différentes représentations sociales du père au fil du temps du père à effet différé au père différencié en montrant combien elles formatent » les paradigmes de recherches successifs. Ceci dépasse largement l’objectif classique des empiristes qui est de dégager, à partir des résultats, un modèle explicatif des statistiques des différents paramètres en jeu sur une question donnée. Faisant un pas de côté par rapport au souci du détail et à l’allégeance à la rigueur, J. Le Camus se permet les simplifications nécessaires à la part, lorsqu’il définit son champ de réflexion comme appartenant à la pensée développementaliste, il ne manque pas d’évoquer en même temps la pensée psychanalytique, ce qui a non seulement l’avantage de la faire exister dans ses réflexions d’empiriste mais permet un travail de lien qui commence à déconstruire le classique clivage entre ces deux mondes. Ainsi, tout en respectant ce que la psychanalyse a pu développer sur le rôle indirect du père dans sa façon de soutenir et nourrir affectivement la mère et de ce fait contenir la dyade mère/enfant et sur sa place d’agent tiers en période œdipienne, J. Le Camus 2001 se charge de mettre en évidence une implication du père précoce, directe, différenciée et multidimentionnelle. Ce qui, par-delà sa fonction symbolique de tiers, en fait un partenaire de l’enfant dès l’aube de la sommes en effet bien loin du père à effet différé très précocement, dès la période prénatale, le fœtus dès 5 mois in utero sensible aux stimulations sonores et tactiles donne des signes qu’il perçoit de façon différentielle celles qui viennent de son père de celles qui viennent de sa mère. Les messages vocaux, tactiles et kinesthésiques adressés au bébé ont une qualité psycho-sensorielle » J. Le Camus, 2001 différente suivant qu’ils proviennent du père ou de la mère. Le bébé perçoit très précocement cette différence de grain de peau, de consistance musculaire, de tonalité de voix, de portage qu’il y a entre son père et sa mère ces deux enveloppes affectives renvoient à deux patterns de stimulation non redondants » que le bébé perçoit sans les cette façon, l’enfant est dès le début exposé à deux types de rapport affectivo-corporel », deux modes de communication non verbale, deux schémas de langage J. Le Camus 2001 parle de la possibilité de différencier deux modèles d’altérité pour l’enfant et ceci dans de nombreux domaines. C’est ce qu’il appelle les champs d’application de la fonction du père le développement du langage, le développement de l’intelligence et le développement sociopersonnel ; c’est là l’implication multidimentionnelle du n’entrerons pas dans les détails des apports spécifiques du père dans le développement de son enfant, bien que cela soit passionnant. Cependant, nous voulons souligner combien cet auteur traite la question de la différence père/mère. Il ne s’agit pas d’une simple question de diversité de modalités auxquelles il faut exposer l’enfant, mais bien de deux modes d’altérité renvoyant l’un à l’univers masculin et l’autre à l’univers féminin. C’est parce que le père est un homme qu’il porte l’enfant de cette façon, qu’il s’adresse verbalement à lui de façon plus complexe et en lui demandant d’être plus clair et plus précis dans ses phrases que ne lui demande la mère, qu’il le met au défi et tolère de le laisser sans solution face à un problème à résoudre afin qu’il trouve sa solution, etc. Ainsi, cette différence père/mère est sexuée et elle a une fonction celle de proposer deux modèles d’altérité, qui réfèrent à des univers sexués différents le masculin et le force du modèle de J. Le Camus 2001 est qu’il parvient à dégager des principes généraux à partir de toutes les spécificités qu’il relève dans les apports du père aux différentes sphères du développement de l’enfant. Ainsi il dégage ce qu’il nomme les modes d’action, ou mécanisme d’action de la fonction du père la propension des pères à anticiper sur l’ontogenèse les pères considèrent les bébés comme des personnes plus précocement que les mères, la propension des pères à encourager l’enfant dans ses entreprises et à le mettre au défi et enfin la propension des pères à ouvrir l’enfant à l’expérience des relations interindividuelles et de la de la place du père dans la petite enfance a permis de découvrir et de théoriser ce qui fait la spécificité de l’apport du père dans le développement de l’enfant. Comme c’est un autre angle de vue que celui des théories psychanalytiques de la fonction du père, il est difficile de les articuler ensemble. Non seulement peut-on dire que ces deux facettes de la réalité père » ne se contredisent pas, mais elles se mettent en lumière l’une l’ cette question des différences père/mère envisagées comme une altérité sexuée rejoint ce que C. Chiland 2001 rappelle l’enfant a besoin d’un père et d’une mère pour se construire une identité. La fille et le garçon explorent à travers les relations à son père et à sa mère ce que représente le fait d’être garçon et le fait d’être fille. En cas d’absence de l’un ou de l’autre, il y a certes des suppléances » possibles familiales, culturelles, sociales mais l’intimité n’est jamais aussi grande qu’avec les parents ». Par ailleurs, quels que soient les différents types de mère ou de père, quelles que soient les différences individuelles, les pères partagent l’expérience d’être père et les mères l’expérience d’être mère ce qui prévaut c’est la différence homme/femme C. Chiland, 2001.Autrement dit, un parent est unique et il est sexué. La différence père/mère est une différence sexuée, ce qui fait de cette différence plus qu’une possibilité de diversité de par l’altérité sexuée qu’elle propose à l’enfant, cette différence père/mère a une fonction symbolique. Et cette altérité est porteuse d’un père définit comme un tiers pré-symbolique ou proto-symbolique J. Le Camus, 2001. C’est là que nous entrevoyons des passerelles épistémologiques ».Nous comprenons alors que le tiers de la psychologie du développement est un tiers tiré de la reconnaissance d’une altérité. C’est déjà un grand progrès conceptuel de rappeler que cette altérité est sexuée, c’est ce qui lui confère une fonction symbolique celle d’introduire l’enfant à l’univers masculin et à l’univers féminin, dont les modes de fonctionnement lui apportent des influences différentes et complémentaires dans toutes les sphères de son développement. Mais il ne s’agit pas d’un tiers issu de la conjugalité des parents, c’est-à-dire relatif au lien sexualisé qui unit les parents il n’est pas question de tiercéité, de triangulation. La prise en compte de l’impact sur l’enfant de la relation conjugale qui existe entre le père et la mère est un point par lequel la psychanalyse signe la singularité de son apport à la question du père. Ici aussi, nous sommes à même d’entrevoir une passerelle épistémologique ».Nous voulons terminer sur deux autres idées soulignées et développés par J. Le Camus 2001, permettant d’aller vers toujours plus de nuances concernant la question du père. Tout d’abord, au sujet du mécanisme d’action de la fonction du père on ne parle plus d’un rôle du père de type indirect c’est-à-dire passant par la mère mais bien d’un processus de parentalisation réciproque dans lequel les deux parents se font parent mutuellement. Les notions de coparentalité et de biparentalité sont issues de ces nouvelles théories émergentes concernant la paternité, entre autre celle selon laquelle les pères ont une place auprès de leur enfant dès le début J. Le Camus, 2001. Allons plus loin avec P. Malrieu 2001 L’enfant ne peut être exclu d’un rapport d’influence mutuelle. » L’enfant, dans ce qu’il est et comment il répond aux demandes du père, oriente nécessairement la façon dont le père se sent père ». Ainsi, c’est aussi avec et par la relation avec son enfant » C. Zaouche-Gaudron, 2001 que le père devient père mouvement de va-et-vient entre ses représentations et son expérience de la relation à l’enfant mais aussi à la mère comme parent le faisant parent. Et nous rajoutons qu’il ne faut pas non plus oublier toute la conjugalité dans ce qu’elle apporte à la parentalité ; la question de cette articulation de la parentalité et de la conjugalité est un autre chapitre, sur lequel nous revenons dans un autre article R. Noël et F. Cyr, 2009.Enfin, lorsque J. Le Camus 2001 évoque ce qu’il appelle le champ de la paternité primaire, c’est-à-dire la place du père dans la petite enfance, il introduit l’idée d’un rôle à jouer par la société, par les professionnels de la petite enfance pour partager, promouvoir, soutenir la présence du père auprès du tout petit enfant. Ce qui rejoint le concept de paternité citoyenne de Y. Knibiehler 2001 dans lequel la responsabilité paternelle ne se joue pas seulement en privé entre un enfant et son père mais aussi dans une dimension politique. Un peu comme si cette question du tiers était l’affaire de tous et pas seulement du père. C’est dans un autre article que nous développerons cette idée d’une fonction paternelle portée à plusieurs R. Noël et F. Cyr, 2009.Les recherches empiriques sur les triangulations interactionnelles Dans tout ce parcours que nous faisons au sujet du père comme tiers intrapsychique dans le champs de la psychanalyse, au père comme tiers interpersonnel dans le champ de la psychologie du développement, nous allons nous arrêter sur les travaux de deux équipes dont les recherches peuvent nous aider à penser les connections qui existent entre ces deux mondes. Afin d’aller au plus près de la complexité de la triangulation. Ces recherches apportent une série de remises en question d’opinions traditionnelles concernant les relations dyadiques et les relations triangulées. Elles nous ont semblé bien intéressantes pour ouvrir la réflexion sur le père comme tiers et sur l’Œdipe comme scénario de triangulation.— L’interface représentation/interaction K. Von Klitzing et al. 1995, 1999 Cette équipe s’intéresse à la mise en évidence du rôle fondamental de la triade dans le développement précoce, au moyen d’ une recherche longitudinale des processus de triadification – processus interpersonnel qui forme une triade – et de triangulation – processus intrapsychique par lequel la triade est vécue – qui incluent des dimensions interactionnelles, représentationnelles et transgénérationnelles » K. Von Klitzing, et al., 1999. C’est une recherche qui se définit comme prospective longitudinale par opposition aux visions reconstructives de la petite enfance via le processus thérapeutique individuel méthodologie de recherche de la psychanalyse traditionnelle. On est donc à la frontière du père réel / père formulation de leurs objectifs de recherche quelques années auparavant K. Von Klitzing et al., 1995 permet de cerner l’évolution des conceptions qu’il y a eu concernant l’aménagement des relations dyadiques et des relations triadiques. Ainsi, il s’agissait d’étudier l’évolution plus ou moins parallèle de la transition de la relation à deux » à la relation à trois » au plan intrapsychique imaginaire triangulation et de la transition de la relation dyadique interpersonnelle à la triade dans le monde externe triadification. Avec l’idée que la triade interpersonnelle aurait des précurseurs dans le monde interne des parents. On perçoit dans cette formulation la théorie séquentielle implicite issue de Freud d’une période dyadique faisant place à une période triadique dans le cette perspective, K. Von Klitzing 1999 souligne combien la psychanalyse a résisté pendant longtemps à l’idée du rôle du tiers dans la petite enfance, dans la lignée de Freud qui a parlé de la relation mère/enfant et de la relation père/enfant comme se développant côte à côte these two relationships proceed side by side ». C’est intéressant de comprendre avec K. Von Klitzing que ce serait pour résoudre la tension créée d’une part par l’allégeance à Freud et d’autre part par la nécessité de reconnaître les relations triangulées que se seraient conceptualisées deux phases développementales séparées la phase préœdipienne, univers fondamentalement dyadique et la phase œdipienne dans laquelle l’enfant a à gérer des conflits les résultats de la recherche développementale sont venus remettre en question la théorie d’une étape précoce uniquement dyadique dans le développement. Le bébé, dès ses premiers mois, semble avoir des compétences précoces pour les relations triadiques des processus de triadification processus interpersonnel qui forme une triade sont mis en évidence dans les observations d’interactions parent/enfant aussi tôt qu’à 4 mois E. Fivaz-Depeursinge et A. Corboz-Warnery, 2001. Ce qui semble faire écho aux élaborations de certains cliniciens comme S. Lebovici 2001 pour lequel il n’y a pas de dyade mère/enfant vraie il y a toujours une contextualisation par le père, ce qu’il nomme la tiercéisation. Et allant plus loin, on peut citer F. Frascarolo 2001 qui rejette l’idée même d’une dyade mère/bébé de base, sur laquelle se grefferaient ensuite d’autres relations Le temps de la dyade primaire est dépassé […] l’enfant naît dans une polyade de base » incluant le père, la mère, l’enfant et la fratrie. Cela alimente les nombreuses controverses qui concernent le développement précoce faut-il le concevoir à partir d’une dimension dyadique ou triangulée ?Par ailleurs les recherches de l’équipe de K. Von Klitzing 1999 mettent en évidence des corrélations entre le monde intrapsychique des parents en particulier le niveau de triangulation de leurs relations d’objet et la présence d’une flexibilité au plan des représentations et la qualité des interactions de la triade père/mère/bébé à 4 mois. Il semble qu’il y ait, dès les étapes précoces du développement, une influence sur l’enfant des expériences d’être à trois D. Stern, 1995 et de la représentation de ces expériences triangulation. Faut-il alors comprendre les relations principalement comme des événements interpersonnels et/ou interactionnels ou principalement comme des processus intrapsychiques, des fantasmes ? Toujours est-il que l’interface, entre le monde intrapsychique des protagonistes de la triade parents/bébé et leurs interactions interpersonnelles observables, ne peut plus être ignorée. K. Von Klitzing 1999 propose de penser cette interface comme un espace transitionnel, ce qui est une idée très séduisante et riche de réflexions à retenons deux idées qui nous paraissent fondamentalement nouvelles suite à ces recherches qui mettent en lumière la notion d’une triade qui pourrait être la forme originale d’interaction dans laquelle naît l’enfant d’une part, la remise en question, dans les débuts, du développement d’une phase dyadique à saveur symbiotique ; ce qui entraînerait, d’autre part, l’abandon de la vision classique séquentielle d’une dyade qui influence le développement de l’enfant puis de l’arrivée d’une triade qui prend son importance quand l’enfant grandit K. Von Klitzing, 1999.Petit clin d’œil aux considérations méthodologiques de D. Paquette 2004 détaillées plus haut il semblerait que ce ne soit pas tant l’âge de l’enfant qui permette d’observer des interactions dyadiques ou triadiques que le contexte relationnel de séparation ou de jeu, K. Von Klitzing, 1999.Enfin, M. Dornes 2002 nous apporte des considérations cliniques qui nuancent cette idée de la remise en question de la symbiose et rendent justice à la complexité de la réalité. Il souligne la différence qui peut exister entre le comportement interactionnel et l’expérience interactionnelle pour expliquer qu’un nourrisson puisse présenter une compétence interactionnelle particulièrement triangulée et en rester à une expérience plus symbiotique que ce que donne à voir ses comportements. Ce qui s’observe, en termes de comportement ou d’interaction, ne correspond pas forcément à ce qui se vit pourrions, en conclusion, terminer sur l’une des implications cliniques soulignées par cette équipe suite à ces différentes recherches le complexe d’Œdipe pourrait être compris comme un moment culminant sur un continuum d’expériences triangulées K. Von Klitzing, 1999. Et peut-être pouvons-nous nous permettre de rajouter dans cette idée du moment culminant celle d’une dimension d’intégration psychique qui, dans le meilleur des cas, donne une valeur structurante à ce moment dans le développement de l’enfant.— Le triangle père/mère/enfant en action le jeu trilogique de Lausanne Lausanne Triadic Play de E. Fivaz-Depeursinge et A. Corboz-Warnery 1999, 2001 Toujours dans cette idée de penser les passerelles épistémologiques entre psychanalyse et psychologie du développement en pensant l’interface représentation/comportement, notamment concernant la triangulation, nous voulons rapporter quelques idées issues des recherches de l’équipe de Lausanne sur le triangle primaire père/mère/enfant. En abordant la triangulation sous un angle radicalement différent, elles semblent nous permettre une ouverture dans la façon de penser la rapidement et sans entrer dans les détails méthodologiques que cette équipe a créé une méthode d’observation dans laquelle on peut examiner de façon standardisée les éléments comportementaux et relationnels de la relation triadique dans les premiers mois de la vie » le jeu trilogique de Lausanne ou Lausanne Triadic Play ltp. Celui-ci peut également être une méthode d’ famille et plus précisément le triangle père/mère/enfant est étudié en action, ce qui est un point de vue bien différent de celui de la famille, ou du triangle, représentée. Et leur présupposé de base est le suivant les schémas interactionnels sont les passages obligés des y a aussi cette façon de concevoir les différents niveaux, individuel, dyadique et familial, comme fonctionnant comme des entités systémiques avec des voies de développement distinctes mais interconnectées. Le triangle primaire est donc considéré comme une unité de recherche spécifique dont il faut définir le fonctionnement et son du triangle en action leur a permis d’observer des compétences triangulaires chez le bébé, aussi précocement qu’à 3 mois de vie, interactions qui se développeraient en parallèle avec les interactions dyadiques. Jusque-là, la question de cette compétence n’était pas posée dans la mesure où l’on concevait que le bébé était pré-adapté aux interactions dyadiques. Celles-ci constitueraient peut-être une réponse à des cadres dyadiques d’observation, plutôt que de renvoyer à une limitation du bébé, d’après ces auteurs. Nous retrouvons cette idée de l’influence du cadre d’observation sur la nature de ce qui est aux origines de la triangulation, s’intéresser à la petite enfance du processus triangulaire » E. Fivaz-Depeursinge et A. Corboz-Warnery, 2001 dans l’objectif de construire une théorie de la triangulation prenant ses sources dans des processus normatifs, voilà un objectif particulièrement novateur. De même pour cet intérêt à développer une théorie pertinente tant au plan clinique qu’au plan d’intégration qui permet de dépasser la simple vision de la clinique, prédominant jusque-là et réduisant la triangulation à la gestion d’un sentiment subjectif d’exclusion et à ses aléas. Ainsi, il y a peut-être moyen de penser les triangles dans un cadre élargi, incluant le processus triangulaire normatif à côté des triangles de la psychopathologie qui renvoient à des variations sur le thème de l’exclusion et ses dérèglements. Avec cette équipe, on pourrait alors penser que la triangulation c’est effectivement apprendre à aménager le sentiment subjectif d’exclusion, préparé par les expériences de triangles, de différentes sortes dont ceux renvoyant à une expérience subjective d’inclusion. La triangulation, c’est aussi avoir à développer une capacité d’être à trois et celle-ci semble pouvoir se développer tôt dans l’ la conjugalité du père et de la mère, fondement de la triangulation au quotidien ? Comment conclure après l’ampleur d’une telle vision panoramique de l’univers paternel ? Qu’avons-nous appris de ce parcours, en termes de contenu et en termes de processus ? Comment pouvons-nous nous raconter cette histoire du père ?Tout d’abord, la psychanalyse nous apprend qu’un père c’est une fonction psychique S. Freud qui, au fil des époques, semble pouvoir être conceptualisée comme portée à plusieurs par le père bien sûr, dans ce qu’il est comme personne, comme homme mais aussi comme idéal et comme personnage d’un scénario fantasmatique, mais aussi par la mère dans sa parole au sens large, sa parole de mère et sa parole de femme J. Lacan. Et puis par l’enfant, capable de l’utiliser activement pour la construction de son psychisme postkleiniens. Comme nous l’avons dit chacun ayant une partition à jouer pour s’acheminer vers le scénario de l’Œdipe. Un enfant qui a aussi une relation avec la relation qui existe entre ses parents, assortie de la nécessité dans laquelle il se trouve d’élaborer un sentiment cuisant d’exclusion. C’est là, la fonction psychique de la conjugalité des parents M. Klein. La psychanalyse anglo-saxonne et les recherches empiriques sur les triangulations psychiques et interactionnelles nous enseignent qu’il y a aussi des enjeux d’inclusion à vivre et une capacité d’être à trois à développer dans les triangles. Ceux-ci seraient présents dès le début et même bien avant la naissance de l’enfant en période prénatale, dans les rêveries conscientes et inconscientes de la mère. Un tiers qui viendrait de l’intérieur de la psyché mais aussi de l’extérieur des relations le père tirant la spécificité de ses fonctions, de cette position d’extériorité face à la dyade mère/enfant la psychanalyse développementale. Il ne s’agirait pas seulement de fonctions de séparation et de différenciation, mais aussi et dans le même temps non pas séquentiellement de fonctions de liaison et de réparation du lien mère/enfant B. Golse.Si la rencontre père/enfant se prépare dans la tête de la mère, elle a aussi lieu dans la réalité, dès l’aube de la vie de l’enfant le père présente des fonctions spécifiques en soi de par les différences sexuées qu’il présente par rapport à la mère. Son implication est précoce, directe, différenciée et multidimensionnelle J. Le Camus. La relation père/enfant est importante en soi et il y a un attachement spécifique père/enfant renvoyant à des mécanismes d’action fondamentalement différents de ceux sous-tendant l’attachement mère/enfant ils sont basés sur les jeux de lutte physique. Il s’agit d’une relation d’activation D. Paquette dont la spécificité consiste en l’ouverture au monde et en la stimulation par l’apprentissage du risque et de la découverte de ce qui est extérieur et nouveau. Les apports du père sont conçus dans un modèle de complémentarité parentale par rapport aux apports de la mère D. Paquette, tout en ayant en tête la circularité des influences père/mère/enfant et l’importance d’une parentalité de qualité M. E. Lamb. On parle aussi de processus de parentalisation réciproque J. Le Camus.C’est là qu’il faut souligner la boucle de notre parcours le retour vers l’univers psychanalytique de l’intrapsychique pour y ramener les acquis de la psychologie développementale et les penser dans l’articulation des fonctions psychiques du père. Notamment en ce qui concerne la fonction de triangulation, puisque rappelons-nous notre question de départ qu’est-ce qu’un tiers au quotidien ?Par delà la diversité bien documentée des différentes fonctions spécifiques du père décrites par la psychologie du développement, on ne peut réduire la relation père/enfant à une relation de tendresse mutuelle. Il y a une dimension symbolique liée à la triangulation, et en fonction des univers dans lesquels on se trouve, elle n’est pas décrite de la même façon. La psychologie du développement souligne les différences père/mère, formulées de façon la plus aboutie par J. Le Camus 2001 sous forme d’une altérité dont on reconnaît la valence sexuée père et mère ont des spécificités sexuées dans ce qu’ils apportent à l’enfant dans les différentes sphères de son développement. Pour la psychologie du développement, le tiers semble donc s’originer d’un effet d’altérité sexuée on parle de tiers présymbolique ou proto-symbolique J. Le Camus, 2001. Quant aux recherches empiriques anglo-saxonnes, elles n’évoquent pas directement la question du tiers celle-ci reste sous-jacente aux mentions de l’impact de la relation maritale sur l’implication paternelle, de contextualisation par la relation maritale M. E. Lamb, sans pousser plus loin l’ psychanalyse est la seule à rappeler clairement l’existence d’une conjugalité entre les parents jouant une fonction psychique pour l’enfant celle d’avoir à aménager une oscillation entre des enjeux d’exclusion et des enjeux d’inclusion, qu’il va falloir psychiquement élaborer. Et c’est là l’essence même de la triangulation au quotidien c’est l’exercice répété de ces enjeux d’exclusion et d’inclusion face à un couple de parents qui possèdent entre eux un lien sexué qui exclut l’enfant mais dont il a été issu à un moment de leur histoire. C’est ce qui fait du père un tiers à la manière d’un tiers spécifique préparé par des tiers précurseurs, un tiers objet total préparé par des tiercéités partielles B. Golse, 2006, cette triangulation assurée par la fonction psychique de la conjugalité des parents est également soutenue et préparée par la multitude de différences sexuées existant entre les apports maternels et les apports paternels à l’enfant, dans les différentes sphères de son terme de ce parcours, sur quelles questions restons-nous ? Concernant l’origine du tiers, ce que nous venons de dire du tiers par effet d’altérité sexuée versus par tiercéité en lien avec la conjugalité des parents renvoie aux questions suivantes faut-il concevoir les relations triangulées comme appartenant à une ligne de développement différente de celle des relations dyadiques K. Von Klitzing, 1999, rendant ainsi caduque le modèle séquentiel de S. Freud ? Le tiers est-il à comprendre comme une structure toujours-déjà-là » ou comme un processus B. Golse, 2006 ? Comment imaginer la rencontre du tiers qui vient de l’extérieur et du tiers qui vient de l’intérieur ? Nous avons plongé dans la métapsychologie de la triangulation dans un autre article R. Noël et F. Cyr, 2009.Suite au développement des conceptions de la relation père/enfant et des recherches sur les triangles père/mère/enfant, faut-il penser moderniser les représentations de l’Œdipe ? Le père comme tiers spécifique préparé par des tiers précurseurs, le père séparateur et différenciateur mais aussi réparateur et protecteur de la relation mère/enfant B. Golse, 2006, l’Œdipe comme moment culminant sur un continuum d’expériences triangulées K. Von Klitzing, 1999, H. R. Brickman, 1993, les triangulations normatives versus pathologiques, comment penser les familles dans leurs nouvelles structures en mutation ? Quels sont les ingrédients familiaux nécessaires au bon développement émotionnel de l’enfant ? Comment les définir ? Comment la question du tiers peut-elle nous aider à mettre de l’ordre dans cette question ? Un autre de nos articles tente de développer le paradigme du tiers comme moyen d’évaluer ces familles à géométrie variable R. Noël, 2008.Enfin, nous pourrions terminer sur l’idée du paradoxe créatif pour décrire l’oscillation entre l’inclusion et l’exclusion dans l’expérience quotidienne de la triangulation. Et toujours en référence à la pensée de D. W. Winnicott 1975, nous pourrions évoquer une transitionnalité de la triangulation espace intermédiaire dans lequel la question de l’origine du tiers serait suspendue d’où vient le tiers ? de l’extérieur ou de l’intérieur ?, afin d’en favoriser l’expérience. Expérimenter le tiers, vivre les liens à trois sans se demander d’où vient le tiers, un peu comme s’il était à la fois dedans et dehors, pour chacun des membres du alors avec cette idée d’une transitionnalité de la triangulation à vivre dans la relation à l’autre, nouant à la fois le registre du fantasme univers intrapsychique et le registre de la réalité univers interpersonnel. Ainsi, pour faire suite au titre de cet article le père, entre la parole de la mère et la réalité du lien à l’enfant », nous dirions maintenant le père, vers la réalité du lien à l’enfant et vers la réalité du lien à la mère, parent le faisant parent et femme avec laquelle, comme homme, il vit une E. L. 1975, Some further observations and comments on the earliest role of the father, International Journal of Psycho-Analysis, 56, M. et al. 1978, Patterns of Attachment. A Psychological Study of Strange Situation, New Jersey, M. 1982, Attachment Retrospect and prospect, in C. M. Parkes et J. 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Quelques considérations spécifiques sur la psychanalyse dans ses relations avec le divin » ou plus trivialement avec la morale chrétienne La psychanalyse, art extrêmement délicat, puisqu’il vise à modifier la personnalité humaine dans ses relations morales avec autrui famille, milieu culturel et société, doit être réservée à une élite de praticiens » Considérations générales sur la psychanalyse Les stades de développement libidinal/ Fonctions de Complexe d’OedipeDans l'évolution de l'activité libidinale la psychanalyse, distingue des périodes ou stades de Le stade oral Premier stade de l'évolution libidinale, le plaisir sexuel est alors lié de façon prédominante à 1'excitation de la cavité buccale et des lèvres. L'activité de nutrition fournit les significations électives par lesquelles s'exprime et s'organise la relation d'objet, par exemple la relation d'amour à la mère sera marquée par les significations manger, être Le stade sadique anal Deuxième stade de l'évolution libidinale, qu’on peut approximativement situer entre deux et quatre ans ; il est caractérisé par une organisation de la libido sous le primat de la zone érogène anale; la relation d'objet est imprégnée de significations liées à la fonction de défécation expulsion rétention et à la valeur symbolique des fèces. On y voit s'affirmer le sado-masochisme en relation avec le développement de la maîtrise Le stade phalliqueStade d'organisation infantile de la libido venant après le stade oral et anal et caractérisé par une unification des pulsions partielles sous le primat des organes génitaux ; mais 1'enfant, garçon ou fille, ne connaît à ce stade qu'un seul organe génital, l'organe mâle, et l'opposition des sexes est équivalente à l'opposition phallique, châtré. Le stade phallique correspond au moment culminant et au déclin du complexe d'Oedipe; le complexe de castration y est Le stade génital Stade du développement psycho sexuel caractérisé par 1'organisation des pulsions partielles sous le primat des zones génitales ; il comporte deux temps séparés par la période de latence ; la phase phallique et l'organisation génitale proprement dite qui s'institue à la puberté. 19 Pour Hesnard l’intérêt sexuel socialisé fait naître le désir du but sexuel adulte, l’acte sexuel pénétration active chez l’homme, passive chez la femme, et de l’objet sexuel adulte, le partenaire du sexe opposéLa mère, par la nourriture, le sein qu’elle donne à l’enfant, par les soins qu’elle lui prodigue, par l’amour qu’elle lui manifeste, éveille l’enfant au désir, et sera toujours l’objet idéalisé dans tous les choix d’objets, le paradis perdu à jamais, parce que désir auquel il faut le garçon, le désir est à son apogée dans le désir de l’inceste, désir impossible, désir qui doit être judicieusement contrecarré par le père, qui doit signifier à son fils, parfois rappeler à sa femme, dans la mesure où l’enfant est pour elle un objet sexuel exclusif, le nécessaire interdit de l’incestePour la psychanalyse, le complexe d'Oedipe joue donc un rôle fondamental dans la structuration de la personnalité et dans 1'orientation du désir humain. Chez les garçons le désir est à son apogée dans le désir de 1'inceste, désir qui doit être contrecarré par le père. Le complexe d'Oedipe du garçon sombre sous 1'effet du complexe de castration qui introduit le garçon dans la reconnaissance de la Loi du chez le garçon la menace de la castration est déterminante, le complexe de castration prise de conscience du manque de pénis introduit 1'Oedipe chez la fille qui désire avoir le pénis du père. La femme adulte et normale » doit renoncer à 1'envie du pénis et accepter d'être pénétrée par le pénis de 1'autre sexe. 20Pour Freud, l’envie du pénis chez la femme ou le comportement de protestation masculine Freud fait allusion aux mouvements féministes est une névrose en général. Avoir un enfant de quelqu’un d’autre que son père, est pour la psychanalyse, la réalisation substitutive du désir de la femme d’avoir un Freud "Une première opposition apparaît avec le choix d'objet qui, en effet, présuppose sujet et objet. Au stade de l'organisation prégénitale sadique anale il n'est pas encore question de masculin et de féminin, l'opposition entre actif et passif est celle qui domine. Au stade suivant, celui de 1'organisation génitale infantile, il y a bien un masculin mais pas de féminin; 1'opposition s'énonce ici organe génital masculin ou châtré. C'est seulement quand le développement, à 1'époque de la puberté, s'achève, que la polarité sexuelle coïncide avec masculin et féminin. Le masculin rassemble le sujet, 1'activité et la possession du pénis ; la féminité perpétue 1'objet et la passivité. Le vagin prend maintenant valeur comme logis du pénis, il recueille 1'héritage du sein maternel."Pour la psychanalyse, parents et éducateurs doivent imposer à l'enfant les "frustrations nécessaires" qui établissent chez le sujet un équilibre entre le "principe du plaisir" et le "principe de réalité". Pour la psychanalyse le vrai plaisir est la résolution efficace et adaptée des tensions provoquées par le "manque", c'est le "repos du guerrier" .L'enfant doit apprendre que tout se "paye", que tout se "conquiert" par le travail et le renoncement aux plaisirs immédiats...Pour Freud"Cette incapacité de la pulsion sexuelle à se procurer la satisfaction complète, dès qu'elle est soumise aux premières exigences de la civilisation, devient la source des oeuvres culturelles les plus grandioses qui sont accomplies par une sublimation toujours plus poussée de ses composantes pulsionnelles. Quel motif les hommes auraient-ils pour utiliser autrement les forces d'impulsion sexuelles si elles pouvaient se procurer, par une répartition quelconque, une satisfaction donnant un plaisir complet? Ils ne se détacheraient plus jamais de ce plaisir et n'accompliraient plus aucun progrès...Puisque le pénis - pour suivre Ferenczi - doit son investissement narcissique extraordinairement élevé à la signification organique qu'il a pour la continuation de l'espèce, on peut considérer que la catastrophe que subit le complexe d'Oedipe détournement de l'inceste et instauration d’une conscience morale comme une victoire de la race sur l'individu."Pour la normalité et l’équilibre psychique de l’enfant et de l’adulte de demain, les parents doivent être à la fois objet désirable mais aussi savoir imposer la Loi du Père, tenir le désir de l’enfant à distance pour éviter les fixations incestueuses, mais en même temps éveiller l’enfant au désir Pour Freud L’affection de l’enfant pour ses parents laisse les impression s les plus profondes peut-être, qui renouvelées pendant la puberté commanderont la direction du choix des objets… Les querelles des parents entre eux, un mariage malheureux, entraînent comme suite de lourdes prédispositions à des troubles du développement sexuel ou à des névroses chez leurs enfants. » 21Les parents doivent donc imposer à l’enfant les frustrations nécessaires, ni trop, ni trop peu pour que l’enfant aboutisse à un certain renoncement aux instincts pour qu’advienne, selon la psychanalyse, le nécessaire équilibre entre le principe de plaisir et le principe de réalité. Le vrai plaisir ne peut être, pour un adulte normal et civilisé, que la résolution efficace et adaptée, admise par la culture » des tensions provoquées par le manque », les frustrations et renoncements qui s’imposent quotidiennement. Le plaisir de l’homme civilisé la fin d’une tension, la récompense d’un effort, le repos du guerrier ».L’enfant doit apprendre que rien n’est donné gratuitement, que tout se paye », que les bienfaits de la civilisation sont le résultat d’un travail pas toujours marrant, d’un dur labeur. La seule recherche du plaisir, la satisfaction immédiate et totale des pulsions signifierait le retour à l’ancienne loi de la jungle » des débuts de l’humanité, le retour à la barbarie de l’homme primitif »De ce fait La psychanalyse, art extrêmement délicat, puisqu’il vise à modifier la personnalité humaine dans ses relations morales avec autrui famille, milieu culturel et société, doit être réservée à une élite de praticiens » Même si certains psychanalystes se démarquent d'un psychologisme simpliste, s'ils s'interrogent sur la finalité de la psychanalyse, ils reviennent toujours sur la nécessité de faire face à la Serge Leclaire"Assumer la castration c'est, sinon regarder la réalité en face tout au moins tenir compte de 1'impossible mesure de la jouissance....La démarche psychanalytique tend à travers le déchiffrement du réseau oedipien à conduire celui qui s'y engage à faire face à la castration, c'est à dire considérer le manque sans s'en détourner aussitôt. Le concept de castration désigne l'opération par laquelle le manque réel, irréversible, insupportable et véritablement historique s'articule avec le jeu et la règle des différences... Faire face à la castration, c'est ayant reconnu qu'à l'impossible chacun se trouve tenu, savoir que s'engager dans les voies du possible, consiste à marcher comme il se doit en boitant." 22.Psychanalyse éducation sexuelle et morale chrétienneDans les années soixante, 1’éducation sexuelle des enfants est devenue une "ardente obligation". Parents "informés", éducateurs "avertis", médecins et psychologues, sont appelés à prendre en charge, conjointement et de façon continue, ce germe précieux et périlleux, dangereux et en danger, qu'est le sexe de l'enfant "Devant le danger préjudiciable à 1'épanouissement de 1'être humain et de la famille dans sa liberté et sa dignité, il faut développer rapidement éducation et information sexuelle pour permettre aux individus d'assumer sainement la promotion à la liberté de procréation, sinon 1'ampleur même de cette évolution risque de perturber à la fois les individus et la collectivité qui auraient abandonné d'anciennes structures sans avoir su préparer de nouvelles libertés."Le livre "La vérité sur 1 'amour" de Marie-Claude Monchaux, dont nous citons quelques extraits hautement significatifs, nous a paru bien représentatif de 1'orientation de cette éducation sexuelle moralisante et chrétienne d'inspiration psychanalytique "La sexualité est un don magnifique que la vie fait à chacun de nous .C'est aussi un don redoutable si 1 ' on en fait un mauvais usage... La masturbation est un égoïsme et nul bonheur réel ne peut jamais venir d'un égoïsme..".Si 1'adolescent atteint physiologiquement la maturité sexuelle il doit se maîtriser"La nature fait se chercher les garçons et les filles, et les rend amoureux...C'est un piège...Tous les adolescents qui se lancent dans le flirt doivent savoir que cette attirance physique peut devenir très forte et les entraîner loin, quelques fois plus loin qu'ils n'ont le droit d'aller... Le désir physique est un appel impérieux. Ils ne doivent pas y succomber parce que leur propre bonheur physique est en cause. La première responsabilité consiste pour les adolescents à se garder." La relation sexuelle idéale est la relation vécue par un couple adulte "L'amour physique pour atteindre à la plénitude doit être vécu par des adultes en pleine possession de leur caractère et de leurs facultés de tendresse...Autrement il n'est qu'une pauvre satisfaction personnelle coupée de toute sa richesse la plus grande... Le bonheur suprême pour le couple est dans et par leur relation la naissance d'un enfant."23Avec Marc Oraison, prêtre et psychanalyste, nous atteignons les "hautes sphères" de la morale chrétienne et des discours théologiques avec lesquels le pape Jean-Paul II et ses évêques nous gavent encore aujourd'hui "Les problèmes sexuels, s'ils ne sont pas bien éclairés et mis en place, risquent fort de devenir une gêne et parfois un obstacle à une attitude religieuse vraie...Puissance d'amour relationnel et de procréation, la sexualité est, dans la créature rationnelle une participation analogique lointaine mais très directe au mystère de Dieu, "Dieu créa 1 ' homme à son image, à 1 ' image de Dieu il les créa. Gn 1. 27. Sous cette perspective, la jouissance affective et physique ne peut se concevoir, en valeur, que dans la signification à la fois d'amour personnel et de génération qu'elle comporte dans le plan de Dieu; autrement elle devient littéralement monstrueuse, comme un désordre vital et une trahison dégradante. En toute logique chrétienne, la réalisation sexuelle ne peut se concevoir comme juste positivement bonne que dans une relation conjugale de deux personnes unies par un couple définitif."24}Si dans son ouvrage "L'Avenir d'une Illusion" Freud procède à une critique sans complaisance, comme nous 1'avons vu plus haut, des dogmes de la religion,il ne reste pas moins vrai qu'entre les préceptes fondamentaux de la morale chrétienne et la psychanalyse, qui inscrit la répression des désirs,la soumission à la Loi du Père, l'acceptation de la "castration" dans son enseignement,et estime que la révolte est une "vanité",la révolution un danger même pour 1'humanité, il y a une étonnante doute, sous l'influence du christianisme, la soumission à la Loi du Père n'apparaît plus comme une obéissance aveugle et sans une certaine contrepartie, qui est l’amour, la reconnaissance » promis à ceux qui se soumettent, d’ailleurs cette soumission librement consentie s'est inscrite dans nos mentalités comme étant la seule voie d’accès à la liberté. Après avoir condamné la psychanalyse, 1'Eglise lui accorde une sympathie critique de bon aloi, confortée par une certaine convergence des enseignements et des pratiques de la psychanalyseDe fait, bon nombre de psychanalystes ont montré que les enseignements de la psychanalyse non seulement ne s'opposaient pas à la religion chrétienne, mais pouvaient apporter un éclairage nouveau dans la lecture de la Sainte exemple, Françoise Dolto, dans son livre"Les Evangiles et la foi au risque de la psychanalyse des Evangiles" fait des commentaires originaux et bien éclairants qui soulignent bien cette proximité entre la figure, la personnalité du Christ, et 1'idéal humain tel qu'il est conçu par la psychanalyse. 25 Jésus lui-même a été jusqu’au bout de son désir faire ce que le Père voulait. Il n’a aucune pensée de vengeance contre ceux qui le torturaient et lui donnaient injustement la mort, il n’a eu ni dérobade ni esquive devant cette mort malgré les tourments de l’angoisse au Jardin des Oliviers. Son être tout entier volontairement acceptait de servir le désir inconnaissable qui, par lui, devait s’accomplir pour sauver tous les humains des angoisses de leur désir masqué de l’horreur du péché, terrifié par la mort sommes des êtres de chair, nous cherchons la satisfaction de notre désir, le jouir dans la chair. Mais jamais cette chair et les plaisirs qu’elle nous procure ne nous suffisent ni ne nous comble. Jésus ressuscité nous enseigne que si nous cherchons en esprit et en vérité, en affrontant le doute et son épreuve, si nous dépassons la chair sans en bannir les plaisirs partagés, sans faire l’économie des risques pour notre corps, par-delà la mort, nous trouverons l’épanouissement de notre désir….Après la mort, nous nous éveillons donc, comme le dit l’Evangile pour le Christ, à une vie autre. Le spirituel n’étant pas de la consommation charnelle, apportera une joie indicible avec nos mots actuels, car le plaisir dans la jouissance du corps n’est qu’une métaphore, une analogie. Nous découvrirons alors le désir de l’esprit effleuré, pressenti seulement dans l’amour de maintenant. Oui, nous pourrons en esprit connaître la vérité de l’amour et, je le crois, une jouissance dont nous n’avons aucune notion avant d’être passé par la delà de notre père et de notre mère et de tous les autres, jésus nous appelle à oser être authentique, à tenter d’être sincère en vivant, à son exemple, notre désir unique et disponible à chaque instant. Celui qui mange ma chair dit Jésus, vivra. ». C’est, traduit dans le domaine spirituel, la transformation que vit sur le plan affectif chaque humain avec ses parents et ses amis. Le pain partagé et le vin bu ensemble sont témoins de vie donnée, celle de Jésus incandescence d’ disait de baptiser, c’est à dire de plonger le monde entier dans un tourbillon d’amour fluide et circula. Il se sentait être ce tourbillon, ardeur de désir de communication, passion d’amour créateur. »Jésus veut initier chacun à vivre dans l’amour. Voilà la clé de la vie voilà la victoire sur le péché, sur le sentiment de culpabilité né de l’orgueil des humains qui deviennent dépressifs après l’échec de leurs projets ou de leurs entreprises. L’amour ne remâche ni les blessures, ni les échecs, ni les désespérances. L’amour mise et risque sur l’avenir .L’amour espère tout. Jésus nous initie au fait que la mort physique n’est pas un scandale. C’est une nécessité 25Dans sa pénétrante "Histoire de la Sexualité", Michel Foucault montre bien que la psychanalyse participe à la mise en place d'un ordre moral qui se situe dans la perspective chrétienne du XVIII0 siècle"On se moquera du reproche de pansexualisme qui fut un moment objecté à Freud et à la psychanalyse. Mais ceux qui paraîtront aveugles seront moins ceux qui 1 ' on formulé que ceux qui 1 ' on écarté d’un revers de main, comme s'il traduisait seulement les frayeurs d'une vieille pudibonderie. Car les premiers, après tout, ont été seulement surpris par un processus qui avait commencé depuis bien longtemps et dont ils n'avaient pas vu qu'il les entourait déjà de toutes parts ; ils avaient seulement attribué au mauvais génie de Freud ce qui avait été préparé de longue main; ils s'étaient trompés de date quant à la mise en place dans notre société, d'un dispositif général de sexualité. Mais les seconds, eux, ont fait erreur sur la nature du processus; ils ont cru que Freud restituait enfin au sexe la part qui lui était due et qui lui avait été si longtemps contestée; ils n'ont pas vu que le bon génie de Freud l'avait placé en un des points décisifs marqués depuis le XVIII0 siècle par les stratégies de savoir et de pouvoir; et qu'il relançait ainsi avec une efficacité admirable, digne des plus grands spirituels et directeurs de 1'époque classique, 1'injonction séculaire d'avoir à connaître le sexe et à le mettre en discours .On évoque souvent les innombrables procédés par lesquels le christianisme ancien nous avait fait détester le corps; mais songeons un peu a toutes ces ruses par lesquelles, depuis plusieurs siècles, on nous a fait aimer le sexe,par lesquelles on nous a rendu désirable de le connaître, et précieux tout ce qui s'en dit; par lesquelles aussi on nous a incités à déployer toutes nos habiletés pour le surprendre, et attachés au devoir d'en extraire la vérité;par lesquelles on nous a culpabilisés de 1'avoir si longtemps méconnu...Ironie de ce dispositif il nous fait croire qu'il y va de notre "libération"." 26Le refus de la Loi du Père est un "péché contre l'Esprit" pour la religion nous y reviendrons plus loin ; dans nos démocraties ce refus » est considéré comme la manifestation d'un "anarchisme destructif", et pour la psychologie il est, tout simplement, symptôme du délirePour Jacques Lacan 27 " C’est dans le nom du père qu’il nous faut reconnaître de la fonction symbolique qui, depuis l’orée des temps historiques, identifie sa personne à la loi ».Lacan reconnaît bien volontiers que la place essentielle qu’occupe le Nom du Père vient bien de la religion L’attribution de la procréation au père ne peut être que l’effet du pur signifiant, d’une reconnaissance non pas du père réel, mais de ce que la religion nous a appris à invoque comme le le Nom du Père » La religion chrétienne qui lui attribue la fonction de procréation, l’enfantement de la Vierge Marie est bien l’œuvre de L’Esprit Saint, et la place qu’a pu prendre la Vierge Marie au début du 20ième corrobore bien ce constat » établit par Lacan, qui reconnaît bien cette convergence de la vraie religion » c’est à dire du Christianisme avec la psychanalyse, et il ne souhaite pas moins une nécessaire » émancipation de la psychanalyse à l’endroit de la religion qu’il épingle de bien belle manière à la fin des Ecrits Peut-on espérer que la religion prenne dans la science un statut un peu plus franc ? Car depuis quelque temps, il est d’étranges philosophes à y donner de leurs rapports la définition la plus molle, foncièrement à les tenir pour se déployer dans le même monde, où la religion dès lors a la position enveloppante Pour nous, sur ce point délicat, où certains entendraient nous prévenir de la neutralité analytique, nous faisons prévaloir ce principe que d’être ami de tout le monde ne suffit ps de préserver la place d’où l’on a à opérer… L’analyse à partir de sujet de la science conduit à y faire apparaître les mécanismes que nous connaissons de la névrose obsessionnelle. Freud les a aperçus dans une fulgurance qui leur donne une portée dépassant toute critique traditionnelle. Prétendre y calibrer la religion, ne saurait être inadéquat …Disons que le religieux laisse à Dieu la charge de la cause, mais qu’il coupe là son propre accès à la vérité. Aussi est-il amené à remettre à Dieu la cause de son désir, ce qui est proprement l’objet su sacrifice. Sa demande est soumise au désir supposé d’un Dieu qu’il faut séduire. Le jeu de l’amour entre par là. Le religieux installe la vérité en un statut de culpabilité. Il en résulte une méfiance à l’endroit du savoir, d’autant plus sensible dans les Pères de l’Eglise, qu’ils se montrent plus dominants en matière de raison. La vérité y est renvoyée à ce qu’on appelle des fins eschatologiques… d’où le relent d’obscurantisme qui s’en reporte à tout usage scientifique de la voir la situation actuelle à travers ces dernières réflexions nous en sommes bien loin, et certaines craintes exprimées sur un éventuel consensus mou entre la religion et la pour Françoise Dolto La mort du Christ sur la croix qui a pour corollaire sa résurrection est exemplaire parce qu'elle est accomplissement de l'être, épanouissement du désir. Le désir ne peut se réaliser que dans l'accomplissement de la Volonté du Père " Jésus a été jusqu'au bout de son désir faire ce que le Père voulait.». Mais il se pourrait bien que Jacques Lacan se renfrogne dans sa tombe, en lisant le dernier ouvrage de Françoise Dolto, et lui fasse des reproches assez sarcastiques» sur son idée que le désir ne puisse se réaliser pleinement que par l’accomplissement de la volonté du Père, pour la raison, toute simple et d’une flagrante évidence, qu’il y a un certain hiatus, une contradiction essentielle entre la soumission à la Loi du Père et l’accomplissement du désir. Jacques Lacan écrit bien quelque part dans Ecrits quelque chose qui nous paraît essentiel, et pointe les contradictions dans lesquelles, ce grand Monsieur » pouvait se mouvoir avec une certaine reconnaît, certes, que Le délire est forclusion du Nom du Père, le Nom du Père soutient la structure du désir avec celle de la loi."… Mais Quand la loi est vraiment là, le désir ne tient pas, mais c’est pour la raison que la loi et le désir refoulé sont une seule et même chose. » En dernier lieu, il nous a paru intéressant de relever cette réponse, hautement significative, à une question posée par une journaliste, Ruth Grorichard à un éminent psychanalyste, Moustafa Safwan, elle apporte une dernière touche bien savoureuse » aux rapports actuels entre psychanalyse et religionQuestion Freud n’y voyait-il pas une “illusion”, une névrose obsessionnelle collective qui à la fois soulage et entretient la culpabilité inconsciente éprouvée par chaque individu, coupable selon lui d’avoir désiré dans sa petite enfance la mort du père ? Mais Freud pensait aussi que le progrès de l’esprit scientifique devrait finir par dissiper cette illusion qu’est pour lui la religionRéponse Oui, mais cette thèse est aujourd’hui dépassée. Le psychanalyste Jacques Lacan pense au contraire que la religion a de l’avenir, parce qu’elle donne sens à un monde de plus en plus soumis au déchaînement aveugle de la technique. La croyance, inéliminable, est la forme première de la pensée, et, comme l’a montré Lévi-Strauss, les lois originelles auxquelles sont soumis les êtres parlants sont les lois du langage. Dès la naissance, nous sommes tous inconsciemment assujettis au langage que Lacan appelle le grand Autre. Dans les religions primitives, cet Autre était incarné par l’ancêtre mythique, le totem, les dieux de la cité antique, avant de devenir le Dieu unique des religions monothéistes, révélant sa Loi par l’intermédiaire de ses prophètes ».
Les”perversions” de la psychanalyse Thamy Ayouch To cite this version: Thamy Ayouch. Les ”perversions” de la psychanalyse. Sexualités humaines. Revue de santé sexuelle & de sexologie des professionnels de santé, 2018. �hal-02546250� Poser cette question revient à diffracter la pluralité irréductible de ce que l’on nomme « perversions » en pluralité de la psychanalyse
RésuméEn France, sur 14000 psychiatres, environ 9500 sont de pratique psychanalytique. Les magistrats sont majoritairement formés et conseillés par de tels psychiatres dont certains vont même jusqu’à se prétendre scientifiques ». Ainsi au sein de notre justice, la notion d’intérêt de l’enfant » se retrouve majoritairement influencée par des croyances et des préjugés d’ordre psychanalytiques. Cet article a pour finalité de montrer que les dogmes infondés de la psychanalyse revendiquent, à tort, une hiérarchisation des rôles parentaux. Cette conceptualisation de la parentalité revient finalement à prétendre qu’il existerait un parent inférieur » et un parent supérieur »… et en cas de séparation parentale, les ténors de la psychanalyse suggèrent aux magistrats de prioriser les relations de l’enfant avec le parent dit supérieur » sous prétextes d’âge de l’enfant et/ou d’éventuels conflits entre les parents ! C’est notamment pour cette raison que les enfants de parents séparés ne voient généralement leur parent inférieur » que 4 jours par mois, que dans 20% des situations [1] les liens affectifs père-enfant sont définitivement détériorés et qu’à cause de cela plusieurs centaines de pères de famille se suicident chaque année [2].Sur la base du concept psychanalytique, les différentes perceptions de la parentalité peuvent être séparées en 3 groupes La parentalité et donc les besoins de l’enfant selon la psychanalyse,Les avis et les opinions contredisant le discours psychanalytique,Le constat parentalité et donc les besoins de l’enfant selon la psychanalyseBien que ce soit contredit par la psychologie scientifique contemporaine, la psychanalyse enseigne toujours ces théories » infondées Stade phallique vers 4 ans Jusque-là le père était vécu comme une mère auxiliaire. / quand le père réel est inexistant, le rôle paternel est tenu par tout ce qui sépare la mère de l’enfant, que ce soient le travail dans la journée, un membre de la famille… etc. / il faut que la fonction du père soit reconnue par la mère, puis par l'enfant. / Cette fonction paternelle doit exister dans l'esprit de la mère dés le début. ».Sans aucune preuve, la psychanalyste Françoise Dolto estimait que l’âge de la prise de conscience du père par l’enfant se situait vers les 18 mois de l’enfant [3]. Par ailleurs, elle ajoutait il est dans l'ordre des choses qu'un père ne s'occupe pas de son enfant bébé ce n'est pas le rôle d'un homme. ».Le psychanalyste Aldo Naouri précise [4] Tout enfant a trois pères un père géniteur, un père social / et un père fonctionnel, celui qui remplit la fonction de père. Ces trois pères peuvent n’en faire qu’un. Ou pas. / la présence réelle, effective, du père aux cotés de l’enfant n’est pas absolument indispensable. / c’est une fonction, disons atomisable. N’importe qui peut la remplir un oncle, un professeur, un ami de la famille, une grand-mère même... … ».Le psychanalyste Donald W. Winnicott soutient lui aussi que le père n’existe pas en tant que père », mais en tant que mère » pendant un stade qu’il qualifie de primaire » [5] Dans ce contexte, je laisse de côté les relations père-nourrisson parce que je parle de phénomènes primaires, ceux qui concernent la relation du nourrisson à sa mère ou au père, qui n'est qu'une autre mère. ».Le psychanalyste Jacques Lacan précisait [6] que le père se doit d’être en retrait des premières appréhensions affective de l’enfant ».Le psychanalyste Maurice Berger est l’auteur d’un récit » censé prouver qu’un père ne peut pas remplacer une mère [7]. A ce titre, il écrit Ce texte, destiné aux parents et aux professionnels,fait lepoint sur les connaissances actuelles en matière de garde alternée pour les bébés. Il sera réactualisé en fonction des publications scientifiques nouvelles. / Ce thème a fait l'objet de très nombreux ouvrage écrits par des spécialistes de notoriété internationale / Plusieurs de ces travaux ont été publiés entre 1945 et 1950, et leur validité a donc pu être confirmée avec un recul suffisant. ». Effectivement, tout le monde se doute que de très nombreux travaux ont eu lieu depuis 1950 et qu’un père ne peut pas remplacer une mère… Par contre, le psychanalyste Berger a oublié de procéder à l’opération inverse » qui consiste à prouver qu’une mère ne peut pas remplacer un père !La psychanalyste Catherine Dolto est l’auteure de plusieurs petits livres destinés aux très jeunes enfants. Dans l’un d’eux intitulé Les papas », elle écrit Il arrive que les parents se séparent et qu’un autre homme nous élève, on peut l’aimer de tout notre cœur et l’appeler papa si on en a envie. / Il y a des papas qui s’occupent de la maison presque que comme des mamans, mais ils restent des papas. Il y a aussi des papas qui ne font rien dans la maison mais ce sont quand même de bons papas. ». Il est à noter qu’aucun propos de ce genre n’est inscrit dans le livret intitulé Les mamans » ! Au contraire, on peut y lire C'est dur de partager sa maman avec l'homme qu'elle aime. Parfois ce n'est pas notre père de naissance. ». Pour quelle raison n’écrit-elle pas C'est dur de partager son papa avec la femme qu’il aime. Parfois ce n'est pas notre mère de naissance. » ?!Sigmund Freud écrit [30] Ce n'est pas sans de bonnes raisons que la tétée du sein de la mère par l'enfant est devenue le prototype de toute relation amoureuse. La trouvaille de l'objet est, à proprement parler, une retrouvaille... ».Dans son dernier livre [31], Sigmund Freud a défendu le rôle de la mère comme unique, sans parallèle, établit invariablement pour toute une vie comme le premier et le plus fort objet d'amour et comme le prototype de toutes les relations amoureuses ultérieures ». En réalité, Freud ne fonde cette affirmation que sur ses interprétations personnelles des histoires de ses patients…Les avis et les opinions contredisant le discours psychanalytiqueLe psychosociologue et psychothérapeute Jean-Luc Tournier écrit [8] C’est quoi un père concret » ? Un père concret, c’est d’abord, cela je vous le dis, un père physique, un père incarné, et non pas ce qu’on a répété avec la psychanalyse, par exemple un père symbolique qui a une fonction de séparateur. / Le moment où les enfants – écoutez ce point clé – ont le plus besoin de leur papa, c’est pas à 13 ans, 16, 18 ans, ni même à 7, ni même à 3 ans, c’est dans les deux premières années de leur vie. / Et on se rend compte que lorsque le papa est présent dans les deux premières années de la vie de son enfant, réellement présent, réellement près de son enfant, réellement investi, il y a 98 % de chances pour qu’il ne le lâche jamais. ».Le psychanalyste canadien Guy Corneau écrit [9] Les psychologues ont cru jusqu'ici que le rôle du père débutait à la troisième ou à la quatrième année de l'enfant, quand celui-ci pouvait parler. Les psychanalystes sont parfois allés jusqu'à interpréter comme une frustration bénéfique et nécessaire la semi-présence du père dans la famille. Or les trente dernières années de recherches en psychologie du développement ont réservé bien des surprises à leurs auteurs. Aux Etats-Unis et en Norvège, plusieurs études, conduites auprès de populations de garçons qui présentaient des problèmes, ont abouti à des conclusions similaires, qui bouleversent bien des croyances c'est au cours des deux premières années de leur existence que les garçons ont absolument besoin du père. ».Le psychanalyste et pédopsychiatre Patrick Ben Soussan écrit [10] Soit marqué de féminité, s’il te faut contredire chaque jour la grande Françoise Dolto qui sur ce sujet n’a pas écrit que des vérités. / Et laisse tomber ces mêmes assurances de tous nos maîtres à penser, qu’ils s’appellent Lacan – assurant que le père se devait d’être “en retrait” des premières appréhensions affectives / – ou D. W. Winnicott – qui écrivait… mais il y a bien longtemps, en 1944 On ne peut affirmer qu’il soit bon que le père apparaisse tôt en scène dans tous les cas Le père », dans L’enfant et sa famille, – ou encore Aldo Naouri – qui lui pousse le pompon quand même bien loin en écrivant On doit chercher le père dans la mère et pas ailleurs, parce que les autres lieux, même ceux qu’il occupe réellement, n’ont pas grande importance par rapport à celui-là. / Préfère-leur Jean Le Camus, qui a si bien dit Le vrai rôle du père. Lève-toi et marche, toi, le futur père. Quand il sera là, porte ta fille, change ton fils, parle-leur, pense-les. Échange avec ta compagne, la mère de tes enfants. Qui ne vous appartiendront jamais. Mais à qui vous aurez montré, ensemble, que le monde se construit, avec l’un et l’autre, différents mais tellement semblables en humanité. Tu ne seras jamais une mère-bis, une doublure, un doublon ; tu ne feras jamais pareil, tout comme. Un père qui materne, ça n’existe pas, il n’existe qu’un père qui s’occupe de son enfant. Ces pères-là, ils existent. Je caresse l’espoir que tu sois l’un d’eux, bientôt. ».Le psychanalyste Boris Cyrulnik écrit [11] On sait que le père est porteur d’une odeur de musc qui le caractérise, que la mère inhale ses molécules odorantes et qu’en fin de grossesse, on les retrouve dans le liquide amniotique ». Voilà donc une preuve que l’odeur du père est reconnue par le bébé avant même sa naissance ! Au cours des premiers jours de sa vie, le bébé apprend à reconnaître et à apprécier l’odeur et la voix des gens qui le lavent, le bercent, le chatouillent. Démuni, le bébé cherche des odeurs qu’il connaît pour le rassurer celle de sa mère et... celle de son père. C’est à ce moment que la présence du père est plus qu’importante. Malheureusement, dans la plupart des cas, les congés de paternité ne durent pas assez longtemps pour soutenir cet attachement par le corps qui est si important pour le développement de l’enfant. Mais ce lien biologique n’est pas la seule chose qui sert à définir la paternité. Avec les années, le lien biologique qui relie un enfant à son père se transforme en un lien beaucoup plus social. Le père, au sein de la famille, propose à l’enfant un modèle social qui est différent de celui de la mère. Cette spécificité du rôle du père par rapport à celui de la mère est déterminante dans le développement social de l’enfant. En d’autres mots, le père donne à l’enfant une autre vision du monde, d’autres façons d’aborder les situations, et cette richesse d’expériences est bénéfique. Malheureusement, dans un contexte où les divorces font souvent que les pères ont de la difficulté à assurer une présence soutenue auprès de l’enfant, un grand pan de relations sociales version mâle est plus ou moins escamoté. ».Depuis 1990, l'association Béziers-périnatalité » organise des rencontres nationales de périnatalité. Les intervenants d'horizons pluridisciplinaires sont venus témoigner de leur pratique, de leur recherche et de leur réflexion sur le thème le père, l'homme, le masculin en périnatalité » [12] L’ensemble du colloque a permis de dégager les spécificités liées à l’implication accrue du père au cours de la grossesse et auprès du jeune enfant. La paternité dans le contexte actuel tend à revêtir une nouvelle image dont le rôle auprès du nourrisson ne s’apparente pas à celui d’une pseudo-mère » et dans lequel l’identité masculine peut s’exprimer. ».La psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval écrit ceci [13] Le père est tout aussi important et compétent que la mère auprès du bébé, toutes les études récentes le démontrent. ».Sur son blog, le psychothérapeute Georges Blond écrit [14] En raison du caractère irréfutable des possibilités biologiques, la question de la légitimité du père se pose d’une toute nouvelle façon, qui en appelle à remettre radicalement en cause la position psychanalytique traditionnelle qui vise à faire du père une simple figure de rhétorique, ne dépendant que du discours de la mère, et étant conditionné par lui. ».Le constat scientifiquePour justifier la politique de jugement privilégiée par les magistrats vis-à-vis du choix des différents modes de résidence des enfants de parents séparés, Joan B. Kelly docteur en psychologie de l’Université de Yale, psychologue clinicienne et directrice du Centre de médiation de Californie du Nord écrit [15] This maternal preference was reinforced by untested psychoanalytic theory that focused on the exclusive importance of the mother …/... ». Traduction proposée Cette préférence pour la mère a été renforcée par la théorie psychanalytique non validée qui met l'accent sur l'importance exclusive de la mère… ».Richard A. Warshak clinicien, chercheur et professeur de psychiatrie clinique à l'Université de Texas Southwestern Medical Center constate que ceux qui s'opposent à ce que les jeunes enfants découchent de chez leur mère citent généralement certaines théories et concepts de développement de l'enfant et des études empiriques pour défendre leurs recommandations [29] la théorie de l'attachement Bowlby, 1969, 1973,1980 et les théories psychanalytiques du développement Erikson, 1963, 1968; Mahler, Pine et Bergman, 1975. ». Il ajoute Même lorsque le cadre théorique n'est pas explicitement identifié, des termes comme objet principal d'attachement, la confiance de base, le fractionnement, et la séparation et de l'individuation signalent les contributions de ces théories. ». Le texte d'origine est en anglais. Nous vous le soumettons ci-après Proponents of overnight restrictions generally cite certain theories and concepts of child development and empirical studies to defend their recommendations. Concerns about the harmful impact of two different nighttime caregivers, or two different settings, are most often voiced in the context of attachment theory Bowlby, 1969, 1973,1980 and psychoanalytic theories of development Erikson, 1963, 1968; Mahler, Pine, & Bergman, 1975. Even when the theoretical framework is not explicitly identified, terms such as primary attachment object, basic trust, splitting, and separation and individuation signal contributions from these theories.... ».Michael E. Lamb docteur en psychologie de l’Université de Yale, professeur et chef du Département de Psychologie Sociale et de Développement à l'Université de Cambridge précise [16] Il y a des preuves substantielles que les nourrissons forment des attachements avec, aussi bien les mères et les pères, à peu près au même point, pendant la première année de vie. / A l'exception de l'allaitement, il n'y a pas de preuve que les femmes soient biologiquement prédisposées à être de meilleurs parents que les hommes. Les conventions sociales, et non les impératifs biologiques, fondent la division traditionnelle des responsabilités parentales. ».Jean Le Camus professeur émérite de Psychologie à l'Université de Toulouse le Mirail, créateur de l'équipe Psychologie du jeune enfant » précise [17] On sait aujourd'hui sans ambiguïté que, dès la naissance, le père est, autant que la mère nécessaire au développement affectif et psychologique de l'enfant. L’attachement et l’angoisse de séparation existent à l’égard du père comme à l’égard de la mère. L’attachement est aussi fort pour l’un que pour l’autre et la séparation d’avec son père lui est aussi préjudiciable que d’avec sa mère. ».Le Professeur Le Camus précise encore [18] A l'aube du XXIe siècle, il ne paraît plus possible de soutenir que la fonction du père n'est légitimée que par le bon vouloir de la mère, que cette fonction peut être indifféremment remplie par un homme ou une femme, qu'elle n'a de prise qu'à partir de l'âge de 18 mois ou à partir du moment où l'enfant est entré dans le stade oedipien, qu'elle se réduit à l'introduction et la mise en application de la Loi – autant d'affirmations convenues qu'on répète à longueur d'ouvrage sans même se donner la peine de les soumettre à l'épreuve de l'expérience clinique. Il n'y a pas un "âge de la mère" au cours duquel l'enfant aurait seulement besoin d'affection, puis un "âge du père" au cours duquel prévaudrait le besoin d'autorité. C'est dès le commencement et tout au long de l'enfance que la mère et le père doivent se rendre présents et s'impliquer chacun à sa manière comme de véritables co-acteurs de la structuration psycho-affective et du développement de leur enfant. ».Jean Le Camus écrit également [32] Pour finir, je persiste à écrire que certaines formulations des psychanalystes ne manquent pas de laisser perplexe le psychogénéticien de terrain que je suis et que je reste c’est pour cela que dans Le Vrai Rôle du père Odile Jacob, 2000, je définis la fonction du père comme immédiate – et non tardive –, pluridimensionnelle – et non unidimensionnelle –, concrète – et pas seulement symbolique. Sur un nombre non négligeable de sous-thèmes, je m’écarte considérablement de ce que suis porté à appeler des idées reçues le prêt-à-penser de la paternité en quelque sorte et notamment de divers poncifs véhiculés par des psychanalystes Il n’y a de véritable autorité paternelle que reçue d’une femme…, on doit chercher le père dans la mère et pas ailleurs…, la fonction du père peut être indifféremment exercée par un homme ou par une femme…, c’est lorsque l’enfant a atteint l’âge de 18 mois que les hommes normalement virils commencent à s’occuper de lui »… ».Les psychologues et chercheuses Mary Main et Donna Weston Université de Berkley, Californie précisent [19] Les enfants se sentent en sécurité que ce soit avec leur père ou avec leur mère. Un enfant peut très bien être sécurisé à un moment avec sa mère et sécurisé à un autre moment avec son père. Et il n'y a pas de corrélation entre les deux. ».Blaise Pierrehumbert psychologue, chercheur et professeur au Service Universitaire de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent à l'Université de Lausanne précise [20] Bowlby le pensait et avait émis l’hypothèse de la monotropie il n’existerait qu’une seule figure d’attachement possible la mère. De nombreuses études réalisées par la suite ont infirmé cette théorie et ont montré que ce qui comptait avant tout, c’était la qualité respective des différents lieux et personnes que l’enfant rencontre. Le père et la mère, la famille et les professionnels de l’enfance ne sont donc pas exclusifs les uns des autres. Loin d’être un risque, l’existence de plusieurs lieux d’attachement possible constitue un enrichissement et un facteur de résilience pour l’enfant. Qui plus est, un lien sécurisant établi avec une personne pourra compenser la relation anxiogène développée avec une autre. C'est que l'insécurité de l'enfant est souvent imputable à la mauvaise relation ou approche de la mère à son enfant au tout début de la vie. ».Gérard Neyrand sociologue et professeur à l’université de Toulouse et directeur du Centre interdisciplinaire méditerranéen d’études et recherches en sciences sociales - CIMERSS écrit ceci [34] Ainsi, au tournant des années 1990, la vision de cette pratique était encore très négative, alimentée par une certaine tradition des discours cliniques à orientation psychanalytique, qui la dénonçaient comme déstabilisante pour l'enfant et l'empêchant de se construire dans un rapport apaisé à son environnement, ce que semblait offrir la continuité de la vie quotidienne avec un seul des deux parents. ». Gérard Neyrand soulève également comme facteur retardateur à la pratique de la résidence alternée cette explication Le premier niveau d'opposition s'inscrit dans la continuité des résistances initiales des professions psychologiques à la pratique de l'alternance [NDLR Par professions psychologiques », il faut comprendre psychanalyse ».], tout en se concentrant sur un critère qui, pour elles, est rédhibitoire, l'âge précoce de l'enfant concerné, et vont donc se retrouver essentiellement chez des pédopsychiatres et des professionnelles de la petite enfance. Ce courant se cristallise autour d'une figure majeure du champ psychiatrique, engagée de façon militante à plusieurs niveaux, dont celui de la résidence alternée précoce, dans la défense d'une vision traditionaliste caricaturale de la famille, politiquement marquée, et qui reste indexée aux formulations des années 1950 des fonctions parentales pour lesquelles le seul soignant valable du jeune enfant reste sa mère. Ce mouvement aboutit à l'élaboration d'une sorte de manifeste antirésidence alternée, intitulé Le livre noir de la garde alternée, et dont la parution engendre des réactions que l'on pourrait qualifier de contrastées. ».Gérard Poussin Professeur émérite de psychologie clinique à l'université Pierre Mendès-France de Grenoble écrit [33] tout en faisant référence à l'étude de Solomon et George …/… Pour Freud, par exemple, l'enfant s'appuie sur l'objet des pulsions d'autoconservation dans son choix d'un objet d'amour, car pour lui, à l'origine, la satisfaction sexuelle avait un objet sexuel en dehors du corps propre le sein maternel ». C'est la théorie de l'étayage »…/… Pour certains cliniciens [NDLR ces cliniciens sont tous de pratique ou dobédience psychanalytique] pourtant, la confusion est encore présente et ils se réfèrent à la théorie de l'attachement tout en lui attribuant des caractéristiques qui étaient celles de la théorie de l'étayage [NDLR cette théorie est purement psychanalytique]. On peut ainsi entendre que seule la mère peut être une figure d'attachement pour le jeune enfant» et qu'il est donc dangereux qu'il ne passe pas la majeure partie de son temps avec elle notamment la nuit, comme le stipulent Solomon et George. La notion de coparentalité serait alors partie remise et ne pourrait s’appliquer qu'au-delà de l'âge de 6 ans .../…. Mon expérience croisée entre la recherche et la clinique m'amène à conclure au contraire qu'il est souhaitable de favoriser la coparentalité dans l'après divorce dès le plus jeune âge. ».Gérard Poussin écrit encore [21] …/… À part un préjugé systématiquement défavorable à l’égard des pères, je ne vois pas ce qui le justifie. À ceux qui prétendent que ce préjugé n’existe pas, je citerai seulement le passage suivant Il est dans l’ordre des choses qu’un père ne s’occupe pas de son enfant bébé ce n’est pas un rôle d’homme. […] C’est lorsque l’enfant atteint l’âge de la marche – à 18 mois – que les hommes normalement virils commencent à s’occuper de lui. Ceux qui s’occupent des bébés sont généralement en grande partie marqués de féminité et, pour ainsi dire, jaloux que ce soient les mères les porteuses. ». Pour être juste, il faut souligner que F. Dolto tenait ces propos pour contrer le discours de certaines mères qui se fondent sur des réactions psychosomatiques de l’enfant petit pour présenter le père comme un homme dangereux qui ne sait pas s’occuper d’un bébé. Elle explique d’ailleurs un peu avant que si l’enfant était confié au père, il se produirait les mêmes signes symptomatiques s’il ne voyait la mère que rarement ». Le problème est que les propos sur le père normalement viril » rencontrent trop opportunément une idéologie maternaliste dominante qui va en conclure que le père n’a pas besoin d’exister avant que son enfant ait 18 mois. ».Chantal Zaouche-Gaudron professeure en psychologie du développement à l’Université de Toulouse le Mirail et Directrice de l’Ecole Doctorale CLESCO et Amandine Baude Doctorante précisent [22] …/… Le père constitue très tôt une des principales figures d’attachement dans la vie de l’enfant contribuant à la construction de son affectivité et amorçant, de par son style spécifique, les processus d’autonomisation et d’affirmation. Ce partenaire influence l’adaptation socio-affective de l’enfant à travers son degré d’engagement dans les interactions directes, mais aussi à travers son investissement dans différentes dimensions du parentage et, notamment, dans les domaines des soins physiques, du jeu ou encore de la discipline. ».Le psychologue Ned Holstein écrit ceci dans une de ses publications The intellectual basis of the courts’ current fixation with sole custody has not withstood objective scrutiny. It started as a psychoanalytic theory — never proved by observation — that after a divorce, children need one primary caretaker and one home. » [35].ConclusionPour les psychanalystes, la relation père-enfant ne compte pas. Lorsqu’un père est présent auprès de son enfant, si c’est avant 18 mois, il manque de virilité ! Dans le meilleur des cas, un bon père ne peut être qu’une mère-bis ! Dans tous les cas, le père n’a d’existence auprès de son enfant que si la mère le souhaite et à ce titre, un père qui aime son enfant est tout simplement jaloux de la maman… ! Rappelons enfin que TOUS les prétendus spécialistes de l’enfance », farouchement opposés à la résidence alternée, sont de pratique ne signifie pas que tous les psychanalystes sont opposés à la résidence alternée. Certains sont capables de s’opposer aux dogmes ancestraux de la psychanalyse. Les enfants aiment autant leurs deux parents et réciproquement. Il n’existe aucune hiérarchie dans tout cela ! Les avis et autocritiques de ces thérapeutes et psychanalystes sont primordiaux. Ils méritaient plus que tout leur place dans ce billet pour souligner que les divergences flagrantes sur ce sujet sont loin d’être le fruit d’une querelle d’experts entre psychologues scientifiques et psychanalystes. Certains psychanalystes contestent eux aussi les préjugés des plus dogmatiques d'entre eux. Cela n’a d’ailleurs pas échappé à Hélène Gaumont-Prat professeure et directrice du Laboratoire de Droit de la Santé à l’Université Paris-8 et ancien membre du Comité Consultatif National d’Éthique de 1998 à 2007. Dans une de ses études [23], elle déplore à juste titre La diabolisation de la résidence alternée, en France par des psychanalystes, d'ailleurs souvent divisés, ce qui en affaiblit considérablement la portée, s'apparente à de nombreux débats récurrents sur des questions touchant à l'être humain et opposant médecine, justice et psychanalyse, où cette dernière se trouve fortement discréditée par la neurobiologie. ».Avec des outils validés et une démarche scientifique, la psychologie scientifique contemporaine prouve que le père, autant que la mère, joue un rôle capital dans le développement de l’enfant et cela dès son plus jeune âge Raphaèle Miljkovitch, Chantal Zaouche-Gaudron, Gérard Poussin, Jan Piet H. de Man, Richard A. Warshak, Joan B. Kelly, Robert Bauserman, Michael Lamb, William Fabricius, etc..En France, via un lobbying permanent sur le législateur et sur les magistrats, la psychanalyse impose à la société toute entière sa propre perception des besoins de l’enfant en matière de parentalité. Pour mémoire les indicateurs de souffrance de la garde classique sont les suivants Près d'un enfant de parents séparés sur 5 ne voit jamais son père [24],71 % des élèves qui décrochent au secondaire n'ont pas de père [25],90 % des enfants qui font une fugue n'ont pas de père [25],Chaque année plusieurs centaines de pères de famille se suicident du fait qu'ils n'ont plus de lien avec leurs enfants [2],Niveau élevé de dépression chez l'enfant, Abus de substance illicites et licites, Toxicomanie plus fréquente, idem pour l’alcool, TDAH Trouble Déficit de l'Attention Hyperactivité [26] [27].Moins bons résultats scolaires qu'en résidence alternée [28].Sans être exhaustif sur l’ensemble des condamnations faites à la psychanalyse dans les nombreux états dans le monde, rappelons succinctement celles-ci En 1980, la majorité des références freudiennes sont retirées du DSM notamment pour absence de scientificité voir les écarts entre le DSM2 et le DSM3.En 2004, l’INSERM a produit un épais rapport démontrant l’inefficacité thérapeutique de la psychanalyse pour la majorité de troubles mentaux Psychothérapie. Trois approches évaluées. Paris Éditions de l’Inserm, Page 568.En 2010, un rapport de la HAS Haute Autorité de la Santé conclut que la psychanalyse n’est pas à recommander pour traiter l’ également qu’une bonne partie des professionnels d'orientation psychanalytique farouchement opposés à l’instauration d’un principe de présomption de résidence alternée dans le code civil en lieu et place de celle qui est actuellement en pratique sont aussi largement impliqués dans le scandale de l’autisme. -[1] INED - Quand la séparation des parents s’accompagne d’une rupture du lien entre le père et l’enfant Travaux préparatoires à l’élaboration du Plan Violence et Santé en application de la loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004 Docteur Anne Tursz - Mai 2005 - approuvé le Ministère de la Santé et des Solidarités - voir la page 71 entre autres Françoise Dolto, Quand les parents se séparent » - Page 53.[4] Aldo Naouri, Interview dans Femme Actuelle – n°684 – 1999.[5] Donald W. Winnicott, La mère suffisamment bonne » - Page 97.[6] Jacques Lacan - Propos sur la causalité psychique », dans Écrits 1956, Paris, Le Seuil, 1966.[7] Le droit d'hébergement du père concernant un bébé - Dr Maurice Berger - Août 2003.[8] Du bon usage du père – Lien Lien[9] Guy Corneau - Père manquant, fils manqué - Éditions de l’Homme – 1989 – p26.[10] Patrick Ben Soussan - Même les pères ! – Spirale 2003/4 – n° 28 Boris Cyrulnik Le père, l'homme, le masculin en périnatalité - Article paru dans le Carnet/Psy no 47 - Pages 19-20 Geneviève Delaisi de Parseval - La part du père » - Ed. du Seuil – 1981.[14] Georges Blond Joan B. Kelly, Children’s Living Arrangements Following Separation and Divorce Insights From Empirical and Clinical Research - Page 36 - 2007.[16] Michael E. Lamb - The development of Father-Infant Relationship » - John Wisley - New York – 1996.[17] Jean Le Camus, Pères et bébés » - L'Harmattan - 1998.[18] Jean Le Camus, Le vrai rôle du père » - Odile Jacob – 2000.[19] Marie Main et Donna Weston - The quality of the toddler's relationship to mother and father Child development – 1981.[20] Pierre Humbert Blaise - Premier lien, théorie de l'attachement » - Odile Jacob 2003.[21] Gérard Poussin - L’alternance épouvantail et le problème des séparations parentales avec des enfants en bas âge – Spirale 2009/1 - N° 49 Chantal Zaouche-Gaudron et Amandine Baude - L’adaptation socio-affective d’enfants de quatre à 12 ans en résidencealternée une approche écosystémique – Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 612013 - Page 348 – 2013.[23] Hélène Gaumont-Prat - La résidence alternée à l'épreuve du droit comparé - France-Belgique » - Droit de la famille n° 7, Juillet 2012, étude 15.[24] Quand la séparation des parents s’accompagne d’une rupture du lien entre le père et l’enfant Child Custody, Access and Parental Responsibility the search for a just and equitable standard - Edward Kruk, The University of British Columbia December, 2008 Etude de Strohschein - 2007 La relation père-enfant et l’ouverture au monde - Daniel Paquette – 2004 Laurette Crétin – Les familles monoparentales et l’école un plus grand risque d’échec au collège ? » Richard A. Warshak - CR21-FR - Blanket Restrictions - Overnight Contact Between Parents and Young Children - Family and Conciliation Courts Rewiew - Vol. 38 - October 2000 - 422-445 Page 426[30] Freud - Trois essais sur la théorie sexuelle 1905 - Œuvres complètes - PUF, VI, 2006 Voir page 161.[31] Sigmund Freud - An outline of psychoanalysis - Ed. and trans. James Strachey - New York Norton – 1940 - Page 45.[32] Jean Le Camus - La Paternité sous les regards croisés de la psychologie du développement et de la psychanalyse - ERES - Petite enfance et parentalité » - 2001 - Voir page 151.[33] Diane Khoury, Marie-Dominique Wilpert, Gérard Neyrand et Gérard Poussin - Père, Mère après séparation - ERES - 2015 - Voir pages 106 à 108.[34] Diane Khoury, Marie-Dominique Wilpert, Gérard Neyrand et Gérard Poussin - Père, Mère après séparation - ERES - 2015 - Voir pages 57, 69 et 70.[35] Ned Holstein
Exclude la SPP adoubée par Freud, il clame pourtant son orthodoxie théorique et orchestre un retour au père de la psychanalyse. En 1953, il prononce le « Discours de Rome », qui éclaire le Le 1er site d’information sur l’actualité. Retrouvez ici une info de la thématique Philatélie au quotidien du 05 octobre 2018 sur le sujet Françoise Dolto, de la psychanalyse au cT5gE.
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